Deuxième roman d’Ashley Elston, Celui qui ment le premier nous happe dans le quotidien d’une étrange narratrice aux missions floues.
Les romans policiers ou thrillers qui explosent la structure du couple sont maintenant légion depuis une quinzaine d’années. Les Apparences de Gillian Flynn (Gone girl au cinéma), La Fille du train de Paula Hawkins ou même Ne le dis à personne… de Harlan Coben… Sous un vernis d’amour et de bienséance, un couple cache bien souvent de lourds secrets que ces romans font éclater.
En ouvrant Celui qui ment le premier d’Ashley Elston, on a donc en tête toute cette littérature, un certain horizon d’attente. Dans une petite ville de Louisiane, la narratrice, Evie Porter, vient d’emménager chez son petit ami Ryan Sumner. Ils sont tous les deux beaux et, s’il connait peu de choses de son passé, leur couple attire tous les regards. Mais dès les premières pages, le vernis se craquèle : Evie Porter n’est qu’un nom d’emprunt pour Lucca Marino. Elle est engagée par un certain M. Smith, figure tutélaire et inconnue, pour enquêter sur Ryan et les activités illégales qu’il mène. Une mission assez banale pour cette espionne du privé au CV impressionnant. Jusqu’au jour où, lors d’une fête, elle croise une femme se présentant sous le nom de… Lucca Marino. Qui donc est-elle ? M. Smith jouerait-il un tour à notre héroïne pour tester sa fiabilité ?
Celui qui ment le premier passe rapidement d’un thriller classique sur la mécanique du couple à un roman d’espionnage. Ashley Elston fait de la devise « Celui qui ment le premier l’emporte » le crédo de son héroïne, l’entraînant dans une cascade de mensonges, l’encourageant à garder son masque tout en évitant de se mettre en danger. Alternant missions passées de Lucca et mission actuelle, l’auteure brosse le portrait d’une femme malmenée par la vie, dont la seule échappatoire fut, à un tournant de son existence, de travailler pour M. Smith. De rebondissement en rebondissement, Celui qui ment le premier se révèle difficile à lâcher.
Celui qui ment le premier, Ashley ELSTON, Actes Sud, roman traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Laure Manceau, 400 pages, 22,80 €
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