D’abord paru en Rivages/noir Poche en 1996, Bouche d’ombre se voit publié à nouveau dans le cadre de la carte blanche donnée à François Guérif.
A Toulouse Daniel, un homme tordu et dangereux fait vivre un enfer aux personnes qu’il côtoie. Le roman s’ouvre d’ailleurs par sa mort, avec les dernières crasses que Daniel a laissées dans son testament, sans que les causes de sa mort soient dévoilées. Bouche d’ombre revient alors quelques mois en arrière pour mieux cerner ce qui s’est passé, car chacun a une bonne raison de s’être débarrassé du psychopathe. En premier lieu sa sœur Elvire, violée à répétition, humiliée, empêchée de voir sa propre mère enfermée en maison de retraite. Mais il y a aussi Simon, l’homme à tout faire que Daniel a sorti du caniveau. Ou encore Julia, la maîtresse androgyne mal dans sa peau que Daniel aime d’une manière bien particulière.
Pascal Dessaint fait le portrait en creux d’un homme en qui le mal rôde, alternant le point de vue des trois personnages périphériques. Les mécanismes de violence et de domination sont disséqués, noir c’est noir. Malgré quelques clichés (le parallèle fait avec une mygale), le roman ne connaît aucun temps mort. Aucun des personnages n’est attachant, tout est glauque. Prix Mystère de la critique en 1997, Bouche d’ombre étouffe autant qu’il fascine.
Bouche d’ombre, Pascal DESSAINT, Rivages/noir, 256 pages, 9,50 €
Visuel : © Couverture du livre