Enfance de l’art

Il s’agit ici, on l’aura compris, de l’art de Terpsichore. Un art figuré par des fétiches, des peluches, des fanfreluches, des joujoux plus ou moins extra, des niaiseries, des maquettes pour architectes d’intérieur, des trésors de brocante, autant dire bon marché. Telle est la collection perso de l’auteure de l’ouvrage, Madame Geneviève Charras, qui a consacré vie et carrière à la danse depuis les cours pris chez Jacqueline Robinson pour corriger ses pieds plats.

Emmanuel Dosda y décrit le «bazar bizarre» de l’auteure, tel qu’il le découvrit il y a une vingtaine d’années dans un coin de l’appartement de celle-ci situé près de la place de la Bourse strasbourgeoise. Des livres rares et d’autres plus communs comme ceux de la Bibliothèque verte, des folioscopes, des cartes postales, des affiches surréalistes, des bandes dessinées, des «cochonneries», pour citer Robert, l’alter ego.

La Collectionneuse

Le titre du film d’Éric Rohmer primé à Berlin en 1967 d’un ours d’argent – et non de peluche – se décline à travers les pages, les objets et les signes amassés au fil du temps. Cela relève de l’art brut ou presque, du kitsch, en tout cas. Tel est le sujet abordé par Dominique Boivin dans son article et en quatrième de couverture. On relira, du coup, l’essai que Walter Benjamin consacra en 1927 au kitsch onirique.

La collectionnite, domaine réservé de Geneviève Charras, par le livre, devient public. Ce terme permet de définir la pratique, la manie et une forme d’expression artistique. Du bel ouvrage : 244 pages abondamment illustrées, une dizaine de chapitres, dix-sept danseurs ou connaisseurs de la danse et autant de variations sur le thème abordé. Un cadeau de dernière minute pour Noël. Ou pour la fête des rois.