« Wax Paradoxe » de Justine Sow : de tissus à l’identité sous forme de BD

Fin d’étude(s)

Dans un Bruxelles cosmopolite, entre un père reparti vivre en Afrique, une mère vieillissante et une grand-mère pas loin d’être raciste, Sophie termine ses études en design textile. Et tombe sur un sujet de fin de cycle qui l’enchante d’autant moins que son père absent lui en a offert plein : le wax. Se spécialisant sur le rôle des femmes dans sa création et son commerce, elle fait un stage auprès d’une boutique du quartier de Matonge. Ce travail la conduit, elle aussi, à mener l’enquête jusqu’aux fameuses usines de Vlisco, aux Pays-Bas, d’où viennent les originaux de nombreux modèles, depuis 1846. Au fur et à mesure qu’elle avance dans son enquête, elle nous apprend beaucoup de choses sur ce tissu et ses complexités, tout en poursuivant une quête personnelle hyper-attachante.

Le Wax comme miroir

« C’est un produit de la colonisation, mais qui a pu toucher les cœurs, certains l’adorent et considèrent qu’il fait partie de l’identité africaine ». Incarner les paradoxes du Wax au travers de la quête identitaire d’une jeune Belge d’aujourd’hui est un trait de génie. On apprend beaucoup en lisant cette BD aux couleurs et motifs absolument irrésistibles. Et on se laisse emmener avec elle dans les histoires d’autres personnes pour qui le wax est important. Un très beau livre, sage et ouvert, aussi bien que documenté (on adore la bibliographie de motifs à la fin) qu’on peut absolument offrir à tout les gens qu’on aime !