Si on connaît peu l’œuvre de Vivian Maier, considérée comme l’une des plus grandes photographes du XXème siècle, on en sait encore moins sur sa vie. Cette bande dessinée revient sur la trajectoire de celle qui fut nounou une grande partie de sa vie.
Le 21 avril 2009, Vivian Maier décède à l’âge de 83 ans à la suite des conséquences d’une chute sur une plaque de verglas. Ses cinq garde-meubles sont mis en vente et, lors d’une mise en vente, un certain John Maloof découvre une boîte de pellicules non développées. C’est ainsi que l’on découvre l’œuvre d’une pionnière de la « photographie de rue ».
La bande dessinée Vivian Maier, claire-obscure rend bien compte de l’obsession de Vivian Maier pour la photographie. Un appareil de photo toujours autour du cou, Vivian Maier « mitraille » : au cours de sa vie, elle prend des dizaines de milliers de photos. On découvre aussi le portrait d’une femme aux valeurs fortes, gagnant sa vie en gardant des enfants. Déplacée de famille en famille sur de nombreuses années, Vivian Maier garde des enfants, les amène au cinéma, leur explique ce qu’est la photographie et les inégalités d’un pays encore imprégné d’un fort racisme.
La mise en images minimaliste d’Emilie Plateau révèle aussi de très beaux paysages, notamment lors des séjours de la photographe en France (sa mère était française). On sent également à quel point Vivian Maier n’était pas facile à vivre, campant sur ses positions, atteinte même peut-être d’un certain syndrome de Diogène. L’album reproduit quelques clichés de la photographe, les inscrivant pleinement dans la vie quotidienne de Vivian Maier.
Vivian Maier, claire-obscure, Marzena SOWA (scénario) et Emilie PLATEAU (dessin), Dargaud, 136 pages, 19,95 €.
visuel : couverture du livre