Amusante et émouvante BD que ce Tranche de pain de vie, pleinement autobiographique, ne reculant devant aucun tabou.
Dès la quatrième de couverture, la dessinatrice Cuillère prévient : « Si tu es de ma famille ou l’un de mes ex, merci de reposer ce livre. » Car Tranche de pain de vie va se vautrer allégrement dans le quotidien de Cuillère, « une vie d’errance entre le sol de [sa] chambre et les chiottes ». L’album contient donc de multiples entrées pour coller au plus près du quotidien de la jeune femme. On y trouve donc des anecdotes, mais aussi des planches qui ne tiennent que par un seul jeu de mots (« Robiocoop. Moitié mec. Moitié graine de courge. 100 % fric »).
Tranche de pain de vie s’attaque notamment à la question du corps : la grossophobie, les crottes de nez, les règles (sa mère lui explique qu’« en gros tu saignes de la teucha pasque tes ovules ils explosent et ça te défonce le bide ») et, surtout le caca (oui oui vous avez bien lu). Cuillère en profite également pour déclarer sa flamme à son chien Cartman, pour raconter ses étranges dates Tinder ou son amour pour son copain qui passe son temps libre à courir.
Les couleurs vives et les dessins rendent le monde de Cuillère enfantin, bien qu’il soit rattrapé par des problèmes très concrets (une frange grasse pour la fête de l’année par exemple). Avouons qu’on a plusieurs fois explosé de rire face à certains dessins de personnages aux yeux exorbités.
Tranche de pain de vie, CUILLERE, Exemplaire éditions, 160 pages, 20 €
Visuel : © Couverture du livre