« Marcie. Le point de bascule » de Cati Baur : Ghostbuster

Marcie fait partie de ces femmes que Yann Moix est incapable d’aimer. Proche de la cinquantaine, Marcie, au prénom surprenant, a même choisi de s’effacer derrière son deuxième prénom, Caroline. Et tout commence mal pour notre héroïne, à qui on ne renouvelle pas son CDD, et qui part s’inscrire à France Travail. En plein mois de novembre, Marcie se retrouve alors à interroger des gens dans la rue pour remplir d’inutiles questionnaires. Positionnée en face de l’agence Dulac Détective (copie-conforme de la réelle agence parisienne Duluc Investigations), Marcie franchit le seuil de l’agence pour réaliser son rêve de petite fille : devenir détective. Embauchée en tant qu’enquêtrice privée, Marcie enquête sur des chiens disparus, avant d’être surprise par la chute de plusieurs étages d’une femme. Suicide, accident ou meurtre ? Notre enquêtrice en herbe part à la recherche d’un fantôme qu’elle a vu sortir de l’immeuble de la jeune femme…

S’accomplir

L’album dépeint parfaitement les tourments d’une femme à l’approche de la cinquantaine. Constamment assaillie de bouffées de chaleur liées à la ménopause, Marcie vit seule avec sa fille, ne fait plus de sport et se revendique invisible (« c’est le super-pouvoir des femmes de cinquante ans »). En mettant en scène cette femme qui décide de réaliser son rêve, Cati Baur montre qu’au mi-temps de la vie, rien n’est joué et qu’ « il y a les rêves, et puis il y a les ajustements qu’on fait ». Par des couleurs chaudes et des dialogues très naturels, Cati Baur donne également vie à une très belle relation mère-fille (complicité comme moments de tension liées à l’adolescence). Finalement, l’enquête en elle-même n’est qu’un prétexte pour nous faire découvrir le personnage de Marcie. Un premier tome franchement réjouissant qui nous fait attendre la suite avec impatience.