BD poétique et d’aventure, L’Île aux géants se concentre sur un voyage en bateau, et interroge notre rapport à la croyance pour surmonter le deuil.
Par une nuit sombre, une femme débarque dans un bar : elle est à la recherche d’un marin prêt à l’amener à un point précis au milieu de l’océan. On se moque gentiment d’elle, avant de l’aiguiller vers un certain Martin. D’abord réticent, le jeune marin finit par accepter l’étrange requête, et le périple de commencer entre un jeune loup des mers chevronné et une femme âgée qui déteste la mer. Au beau milieu de l’océan, Jeanne finit par révéler le secret de la destination mystère : une île aux géants.
L’Île aux géants met en scène deux caractères que tout oppose : une vieille femme sûre d’elle et de sa demande, ingrate, rongée par la mort de son mari, et un jeune homme rêvant d’amour, porté par sa passion pour la trompette et la mer. Peu à peu, les deux vont s’apprivoiser et apprendre à se connaître. Première bande dessinée d’Harold Charre (scénariste) et de Quentin Boyer di Bernardo (dessinateur), L’Île aux géants n’est pas exempte de quelques défauts : une fin un peu bâclée, un récit fantastique qui peine à s’insérer dans la trame sinon très réaliste. Pour autant, la langue très travaillée et les dessins doux (beaux paysage marins) créent une certaine atmosphère, tout en réussissant à réunir les deux personnages au départ antagonistes.
L’Île aux géants, Harold CHARRE (scénariste) et Quentin BOYER DI BERNARDO (dessinateur), Editions Delcourt, 112 pages, 24,95 euros
Visuel : © Couverture de l’album