Initiée en 1979 dans les pages du magazine américain Heavy Metal puis reprise en 2015 avec Le Bus 2, la série Le Bus se voit aujourd’hui agrandie d’un troisième volet.
« Depuis l’aube des temps, l’humanité a eu un rêve collectif – celui qu’existe un jour quelque chose comme un bus. » Et cela tombe bien : un homme chauve sans âge, avec des lunettes et un imperméable, attend le bus. Cela peut être à New York comme dans n’importe quelle ville. Notre personnage, mutique, se retrouve à vivre des aventures rocambolesques en six cases. Se transformant en Hulk parce qu’il rate son bus, se retrouvant berger d’un troupeau de moutons, demandant au Bouddha d’abandonner sa position en tailleur pour libérer de la place ou encore empêché de monter dans le bus à cause des cases de la bande dessinée, il arrive pérégrinations et mésaventures au petit bonhomme.
A la lecture, on pense forcément aux Exercices de style de Queneau, soit l’invention d’une même histoire ad aeternam avec d’infimes variations, et tout cela dans un bus. Difficile de ne pas penser non plus à l’étrangeté d’un Kafka (explicitement cité), au burlesque de Jacques Tati voire parfois à la loufoquerie des Monty Python.
Le Bus 3, Paul KIRCHNER, traduit de l’anglais par Patrick Marcel, Editions Tanibis, 64 pages, 14 €
Visuel : © Couverture de l’album