Plus que réjouissante, cette anthologie de trois histoires signée Lucie Bryon nous fait rire tout en nous émouvoir. Un coup de cœur !
[1] Une étudiante en art à l’air taciturne approche un magnifique garçon : elle veut qu’il soit son modèle un soir de Nouvel An. Le garçon accepte, intrigué, tout en se demandant s’il a affaire là à un date. [2] Toots et Boots, agents de la Brigade des paradoxes temporels, arrivent à Châtelaillon-Plage récupérer un chat ayant franchi le 25 juin 5071 « un portail temporel non autorisé, entraînant une mise en danger de la continuité temporelle, un délit ». Mais les deux agents se retrouvent bloqués à notre époque, leur télécommande ne répondant plus. Pour s’occuper, ils décident de reprendre un salon de coiffure. [3] Un jeune homme est engagé pour nettoyer un cimetière le temps d’un été. Chaque jour, il croise un pleureur de tombes. Intrigué et attiré, le jardinier se rapproche peu à peu de cet homme mystérieux.
En peignant trois histoires d’amour (homme/femme, femme/femme et homme/homme), Happy Endings se concentre sur les joies que procurent les belles rencontres, sans aucunement tomber dans la mièvrerie et les bons sentiments. Pour exemple, le pleureur de tombes indique pleurer sur commande en pensant seulement « à toutes les choses de la vie qui me manqueront dans la mort. Le soleil du matin à travers les volets, le sexe, le jus de pomme ».
Le dessin de Lucie Bryon se révèle très kawaï, avec ses personnages aux grands yeux ne cachant pas leurs émotions, notamment ce pleureur professionnel qui pleure « des grooosses larmes ! Comme genre… un manga. ». Une couleur domine par histoire, permettant bien de séparer les trois récits. C’est drôle et touchant, d’autant plus que Happy Endings saupoudre le tout d’une couche de surnaturel.