Les bandes dessinées consacrées aux grandes personnalités du cinéma fleurissent. Noël Simsolo et Stephano D’Oriano s’attaquent au réalisateur de Les Larmes amères de Petra von Kant.
L’approche particulière de Fassbinder. L’homme qui voulait qu’on l’aime tient en la relation spéciale qu’entretenait Noël Simsolo, ici au scénario, avec le réalisateur allemand. Ami de Fassbinder, Simsolo s’est démené pour montrer les films du réalisateur allemand en France dès 1971. On sent donc ici à travers les pages de l’album toute l’affection, mais aussi toute l’admiration pour un homme qui fut l’un des plus grands réalisateurs allemands, mort jeune à l’âge de 37 ans.
La bande dessinée revient sur le contexte particulier de la naissance de Fassbinder dans une Allemagne détruite par la Seconde Guerre mondiale. Fassbinder grandit majoritairement seul et peine à s’épanouir dans le cadre scolaire. L’enfant manque cruellement de gestes tendres : « je veux seulement qu’on m’aime » déclare-t-il à une amie de sa mère. Mais le jeune Fassbinder se rend de plus en plus au cinéma, engloutit les films à tout-va, puis s’intéresse au théâtre. Les premiers films arrivent, avec une grande difficulté pour trouver des financements. Recalé des écoles de cinéma, Fassbinder se fait tout seul.
Fassbinder. L’homme qui voulait qu’on l’aime revient sur la Genèse d’un mythe, tout en n’occultant pas les grandes réussites du réalisateur : Effi Briest, Maria Braun, Le Secret de Veronika Voss (Ours d’or à Berlin en 1982)… Le réalisateur aborde aussi bien le racisme (Tous les autres s’appellent Ali) que l’homosexualité, lui-même étant bisexuel et marié à Ingrid Caven. Si certains dialogues ressortent un peu de manière mécanique, l’album a le mérite de livrer un portrait exhaustif de celui qui fut l’enfant terrible du cinéma allemand.
Fassbinder. L’homme qui voulait qu’on l’aime, Noël SIMSOLO (scénario) et Stefano D’Oriano (dessin et couleurs), Glénat, 224 pages, 25,50 €
Visuel : Couverture de l’album