Dans la lignée d’Hélios, Etienne Chaize propose un nouvel album au format XXL centré sur le long voyage de rescapés d’une cité envahie.
Alors que la cité d’Ur est attaquée et envahie, une poignée d’habitants sauvegarde quelques braises de la flamme antique sacrée dans le but de rejoindre Agartha, ville légendaire, loin, à l’est. Il faudra d’abord passer par Tharsis, cité des vasques et des puits, et par Lémuria, ville des spirites. Leur voyage sera long et éreintant mais chaque étape fera grossir le petit groupe de fuyards.
Le format d’Ether impressionne : 25,7 x 37 cm. Aucun dialogue, aucune bulle, mais parfois quelques phrases en bas de page afin d’aiguiller le lecteur dans une histoire qui rappelle l’univers de Tolkien ou de Lovecraft. Pour autant, on peut reconnaître certains endroits de notre planète qui ont inspiré l’auteur : le Convento do Carmo de Lisbonne (Etienne Chaize parle, lui, plutôt de la séquence finale du Nostalghia de Tarkovski), les pierres mouvantes de la vallée de la Mort aux États-Unis, les puits à degrés indiens… Les dessins, immenses, ont quelque chose de « Où est Charlie ? », tant on se prend à scruter les détails.
De cet album se dégage quelque chose de mystique et d’épique. Les personnages, minuscules, semblent perdus face à l’immensité des personnages : « Le script n’est pas lié à ses déplacements [ceux du personnage], un peu comme si l’univers se moquait du héros de l’histoire. »
Ether, Etienne CHAIZE, Editions 2024, 60 pages, 32 €