Loin de tout, un village vit dans la crainte d’une divinité locale. Une intrépide jeune fille, à la suite de catastrophes environnementales en série, décide de tout quitter pour découvrir le monde.
On pourrait être en Suisse, ou à l’autre bout du monde, peu importe. De toute façon, dans ce village, les jours passent et se ressemblent : éloignés de tous, les villageois et les villageoises survivent et s’occupent à couper du bois, tondre des moutons, cuisiner de la soupe. La seule règle : ne pas aller dans la forêt où se terrent les loups et bêtes sauvages, mais surtout Emkla, une entité vengeresse que tout le monde craint, apparaissant sous la forme d’une nuée d’oiseaux.
Tout semble se dérégler, alors que l’héroïne brave une société patriarcale engoncée dans ses traditions. Les températures grimpent, le cours d’eau s’assèche, les récoltes s’appauvrissent et les animaux deviennent fous. Plutôt que d’attendre la mort sur place, les villageois tombant comme des mouches, la jeune héroïne décide de quitter le village.
Emkla est une histoire complexe, dont la morale et les intentions seront à interpréter par chacun. Peggy Adam convoque réflexions sur l’écologie et sur les sociétés traditionnelles pour nous rappeler notre rapport à la nature et au monde qui nous nourrit, tout en dénonçant le poids des croyances et des religions. Si l’histoire ne convainc pas tout le temps, Peggy Adam livre de magnifiques dessins en aquarelle, notamment lorsqu’elle s’intéresse aux animaux et aux paysages.
Emkla, Peggy ADAM, Les Editions Atrabile, 160 pages, 26 €