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Voir le monde par d’autres yeux au musée du quai Branly

par Laetitia Larralde
07.02.2024

Avec ses deux nouvelles expositions, le musée du quai Branly interroge ses collections en partageant les regards de quatre femmes noires sur leur culture et comment elles ont transformé leurs recherches en énergie créatrice.

Ces dernières années, une réflexion s’est engagée sur les collections des musées, leur provenance, leur acquisition, la façon dont elle est présentée, dont elle est interprétée. Car il faut bien le reconnaître, ces collections et les musées qui les reçoivent sont le fruit d’un regard et d’une lecture unidirectionnelle, ceux des hommes blancs occidentaux. Si cela n’enlève rien à la valeur intrinsèque des pièces, cela remet en question la façon dont nous les percevons, orientée par le discours qui les accompagne. Et la problématique est d’autant plus prégnante dans les musées ethnographiques, où les objets ont trop souvent été coupés de leur contexte de création.

 

Mais y a-t-il une seule et unique perception juste d’une œuvre, ou peut-elle fluctuer selon l’œil qui la regarde ? Le mieux est sûrement d’aller chercher l’interprétation à la source de l’objet, auprès de ceux qui partagent la culture qui l’a créé. Ainsi, le musée du Quai Branly met en lumière quatre femmes, trois anthropologues africaines-américaines et leurs recherches dans les années 1930 dans l’exposition Déborder l’anthropologie, et l’artiste franco-gabonaise Myriam Mihindou avec sa carte blanche Ilimb, l’essence des pleurs. Pour chacune, nous découvrons leur matériel de base, leur terrain de recherche, et l’œuvre qui en est issue, que ce soit des romans pour Zora Neale Hurston, des carnets de bord associant écrits et photographies pour Eslanda Goode Robeson, des spectacles de danse pour Katherine Dunham ou une grande installation sensible pour Myriam Mihindou.

 

Chacune de ces femmes a eu un accès à leur sujet d’étude qu’un homologue blanc et/ou masculin n’aurait pas pu avoir. De même que les femmes peintres du début du XXème siècle avaient accès aux scènes domestiques ou aux modèles féminins pendant leurs voyages que les hommes ne pouvaient observer, ces femmes noires ont eu de facto une relation différente avec les populations rencontrées. Elles ont su transformer cette identité qui vient avec de nombreuses limites en atout, en une voix unique, un vecteur de transmission de cultures et de traditions souvent bien vivantes. Car si les ethnologues du début du XXème siècle avaient tendance à figer leur sujet d’étude dans des cases et derrière des vitrines, elles ont continué à le faire vivre par leurs œuvres.

 

La carte blanche de Myriam Mihindou s’adresse au vivant, à des objets, des corps, des traditions. L’espace lui-même semble s’être transformé en une entité frémissante traversée de sons, de souffle, d’œuvres, de musique. Avec assez peu d’œuvres qui évoquent le rituel des pleureuses punu, la culture du père de l’artiste dans laquelle elle a grandi, Myriam Mihindou cherche à nous transmettre l’expérience de ce rite qu’elle a vécu. En stimulant différents sens, nos corps deviennent les réceptacles d’une tradition bien vivante visant à accompagner le mort. Et peu à peu, si on laisse les liens s’établir entre nous et les objets, ce savoir patrimonial nous traverse et nous connecte au monde.

 

En voyant le grand silo de verre contenant la collection de plus de 10 000 instruments de musique du monde entier, Myriam Mihindou a ressenti le besoin de les libérer. Dans sa culture, l’objet est chargé en énergie, il est fabriqué pour créer des liens, optimiser la parole, transmettre les savoirs. Au contraire, les cultures européennes ont peu à peu réduit l’objet à une forme purement esthétique, parfois complètement déconnectée de sa fonction. Ainsi,  notre rapport aux objets d’Afrique est-il faussé car nous le considérons avec notre propre référentiel, différent de celui de ses créateurs. L’exposition Ex Africa en 2021 du musée du Quai Branly, à laquelle Myriam Mihindou avait participé, nous en faisait déjà la démonstration, accompagnant ce glissement nécessaire du regard sur les collections des musées.

 

Le travail de ces quatre femmes est, au-delà d’un témoignage sur une culture et un patrimoine, un acte de transmission. En partageant à tous ce patrimoine mémoriel, elles le maintiennent en vie et font de nous des passeurs de ce savoir qui nous lie au monde d’une façon plus juste et sensible. Un acte essentiel.

Myriam Mihindou – Ilimb, l’essence des pleurs

Du 06 février au 10 novembre 2024

Déborder l’anthropologie – Zora Neale Hurston, Eslanda Goode Robeson, Katherine Dunham

Du 06 février au 12 mai 2024

Musée du quai Branly Jacques Chirac – Paris

 

Visuels : Scénographie de l’exposition « Myriam Mihindou. Ilimb, l’essence des pleurs »  © musée du quai Branly – Jacques Chirac, photo Thibaut Chapotot