Ville foisonnante, Vienne propose toujours de nouveaux visages.
Vienne est une ville dédiée à la musique, à la danse et au plaisir avec une offre impressionnante à la mesure de l’ancienne capitale de l’empire austro-hongrois. Cette année la musique mène la danse avec l’anniversaire des 200 ans de Johan Strauss junior, sorte de pop-star du XIXème siècle plus intéressant qu’il n’y paraît. Strauss dont le buste, la statue en pied ornent tous les parcs, les objets souvenir et même les chocolats et à qui trois musées sont dédiés. Les plus contemporains dotés de la scénographie et des moyens d’immersion de dernière génération intéressent même les plus éloignés de ce style car concernent davantage l’aspect social du phénomène que la mythologie un peu mièvre autour de « Sissi impératrice ».
La maison de la musique passionne même ceux qui n’y entendent rien car il s’agit du son dans son ensemble. Dans une salle de spectacle tendue de velours pourpre le visiteur assiste à la retransmission du concert du Nouvel an au Château de Schönbrunn. Un must, un incontournable du premier janvier à Vienne (projeté chaque année en direct sur Stefanplatzt). Programme 100% « pur Strauss. Par un escalier dont les marches jouent des notes de musique le visiteur accède ensuite au monde mystérieux du son déroulé depuis l’origine (ce qu’entend le nourrisson dans le ventre de sa mère) jusqu’à la propagation des ondes expérimentée sur un tambour géant. La valse inévitable a ici aussi une place de choix, votre valse personnelle plutôt que vous créez en jetant des dés pour choisir notes et rythme… Au troisième étage et c’est sans doute le plus passionnant règnent les compositeurs qui ont marqué Vienne aux XVIIIème et XIXème Haydn, Mozart, Beethoven et Mahler présentés de façon passionnante car l’apport de chacun à l’histoire de la musique y est souligné. Et puis c’est l’acmé, l’apothéose symphonique car tout un chacun a l’insigne honneur de diriger virtuellement (avec tout de même les conseils du grand chef d’orchestre Zubin Mehta) l’Orchestre philharmonique de Vienne. Vous menez littéralement l’orchestre à la baguette. Irrésistible ! ( visite incluse dans le Vienna city card, une formule intéressante pour 24/48/72h).

Mozart, Maison de la musique, Vienna
Pour comprendre le succès phénoménal de Johan Strauss junior né en 1825 dans une famille de musiciens, il faut pousser la porte du Johan Strauss Museum ouvert en 2024. Johan Strauss père déjà célèbre pour ses marches militaires (La marche de Radzeski)) a été un patriarche jaloux de son fils. Il voit d’un très mauvais œil que ce garçon doué se passionne pour la musique entravant même son éducation. Mais, soutenu par sa mère, Johan Strauss junior se forme en cachette jusqu’à créer un orchestre à tout juste 19 ans ! Si Strauss père a popularisé la valse rythme typique du folklore rural Strauss fils en fait un phénomène beaucoup plus complexe. Il écrira cinq cent airs et quinze opérettes…. Servi par le développement des bals à l’époque qui sont un exutoire à la colère sociale grondant sous la férule rigide de Metternich. Strauss junior travailleur infatigable ardemment encouragé par sa mère et ses trois épouses successives (lesquelles veillaient âprement au gain !) voit sa carrière prendre son envol à la mort de son père en 1849. Il voyage sans cesse, dirige à Saint Pétersbourg et en Amérique. Après avoir inauguré en musique des lignes ferroviaires russes, Il charme 50 000 spectateurs à Boston en 1872. Un audioguide vous en explique beaucoup plus lors de cette visite époustouflante qui se déroule dans un élégant édifice Art déco situé juste en face du très beau bâtiment de la Sécession (l’endroit où admirer la frise de mosaïques dédiée par Klimt à Beethoven (inclus dans la Vienna city card).

House of Strauss, Casino Zögernitz
Après avoir entendu ces mélodies l’envie irrépressible vous prendra peut-être de danser ? Aucun problème et c’est un bon moyen de pénétrer autrement l’esprit de la ville que par ses musées (où bien sûr vous irez aussi notamment au nouveau musée de l’actionnisme et à l’irrésistible Belvédère) Durant la saison d’hiver quatre cent bals animent la ville. Une activité qui a pris de l’ampleur en 1814 lors du Congrès de Vienne afin de distraire diplomates et militaires réunis pour redécouper l’Europe et ses possessions coloniales. Des bals extrêmement rentables pour cette cité plutôt à gauche car chaque touriste dépense environ 320 euros pour cette partie de plaisir, 120 euros pour la préparation (coiffeur, location de smoking et de robe longue, leçon de danse dans l’un des innombrables cours et 200 euros pour le billet d’entrée, le dîner… Une activité follement hors du temps et franchement amusante car, pas de panique, les hommes n’ont pas à porter une montre-gousset exigible seulement dans les bals les plus posh d’ailleurs totalement inaccessibles aux touristes ! Et des bals il y en a pour tous les corps de métiers, Bal des confiseurs, Bal des affaires, Bal de l’immobilier, Bal de l’industrie, des chasseurs, des sciences, des juristes et même des ramoneurs, mon préféré ! (sur le site de l’office du tourisme )
° En savoir plus : office de tourisme de Vienne et office de tourisme d’Autriche

Hotel Steigenberger Herrenhof
° Se loger royalement: L’hôtel Steinberger Herrenhof est un 4* confortable et très bien situé à côté du Palais impérial et des rues élégantes. Un des meilleurs rapports qualité/prix de la ville (286 euros excellent petit déjeuner inclus, hrewards.com). Le somptueux Anantara Palais Hansen Vienne est un palais des délices. Rayon de miel et poivron slave farci au petit déjeuner, spa sublime et piscine. Le bâtiment classé néo-Renaissance a été construit par l’architecte de la célèbre Musikverein. Il abrite la plus grande suite de Vienne ( avec billard et vitres pare-balles pour chef-d’état en visite!)(586 euros). L’hôtel est sur le Ring tout près du Café Landtmann, un délicieux refuge beaucoup moins touristique que le café Central et qui se pique d’avoir accueilli aussi bien Sigmund Freud dont la maison est proche que Paul Mac Cartney ! Un lieu où se reposer de vos multiples visites sans que les serveurs ne viennent vous houspiller, déjeuner pour un prix très correct (15 euros le plat) ou dévorer de sublimes strudels, des gâteaux au fromage blanc dont la seule pensée amène à se pourlécher les babines virtuellement et bien sûr le traditionnel Sachertorte.

Hotel Anantara Palais Hansen
° Diner délicieusement : avec la cuisine végétale joyeuse de chez Wrenkh qui déguise des champignons géants en Wiener Schnitzel (sublime escalope panée servie avec une sauce au raifort). Ambiance sympa dans le genre alternatif haut de gamme. Si vous avez des gouts de luxe la gastronomie de haut vol d’Edvard restaurant étoilé de l’Anantara vous fera craquer. Mais vous pouvez aussi rester frugal et vous régaler d’une délicieuse saucisse croquée au kiosque au coin d’une rue !
°S’aérer : aller écouter un concert et gouter les vins blancs renommés de l’abbaye baroque voisine de Klosterneuburg, le plus ancien domaine viticole d’Autriche (dégustations sympathiques!). Elle abrite un chef d’œuvre médiéval, un retable décoré d’émaux polychromes colorés comme une BD datant du XIIème siècle réalisé par l’orfèvre ambulant Nicolas de Verdun. Il s’y donne des concerts et depuis longtemps les chanoines ont lancé des expositions pointues d’art contemporain. C’est pors d’une des premières d’entre elles que le talent d’Egon Schiele a été repéré par un chanoine attentif aux problèmes des enfants peu scolaires… Le lieu est accessible depuis Vienne en 14 minutes par le bus 400.