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Une 60e Biennale de Venise sous le signe de l’étranger, du « Sud global » et du travail

par Yaël Hirsch
19.04.2024

Alors que la 60e Biennale d’art de Venise ouvre ce samedi 20 avril, nous avons pu traverser le programme d’expositions internationales composé de 331 artistes réunis par le conservateur brésilien, directeur du Museu de Arte de São Paulo Assis Chateaubriand (MASP), Adriano Pedrosa. Aux Giardini, comme à l’Arsenal, la Mostra d’arte, ses expositions et ses pavillons ont été placés sous le thème programmatique d’« Étrangers partout ». Les pays du « Sud global » sont bien mis en avant. De même que les travailleurs et travailleuses, qui, sorti.e.s de nos archives, ont repris leur bleu de travail.

« Étrangers partout », un programme respecté

Empruntée au collectif Claire Fontaine, la devise de cette 60e biennale est respectée et elle s’affiche en néons aussi bien dans le pavillon des Giardini dédié à l’exposition internationale, qu’au cœur de l’Arsenal. Étrangers, c’est évidemment la question des migrants que l’on retrouve aussi bien dans l’œuvre iconique et plurimédia de Nil Yalter, plasticienne féministe turque, lauréate du Lion d’or 2024 pour l’accomplissement d’une vie, Exile is a Hard Job (1977–2024), que dans les divers projets d’Italiens exilés réunis à l’Arsenal sous le titre « Nucleo Storico ». À Venise, qui regarde vers Lampedusa, les bateaux sont évidemment symboles d’exil et de migration, notamment dans l’installation d’Alioune Diagne au pavillon du Sénégal. Ce sentiment d’étrangeté peut aussi être « intérieur », et l’art brut ainsi que ses couleurs sont à l’honneur sur la lagune dès la façade du pavillon de l’exposition internationale. « Outsider » et étrangères sont aussi les œuvres d’Aloïse, ou celles d’Emmi Whitehorse ou de Marlene Gilson exposées à l’Arsenal. L’étrangeté est également celle des femmes, éternelles exclues de l’universalisme, dans les fragiles figures de verre de Chloé Quenum au superbe pavillon du Bénin. Et celles de minorités queer qu’on retrouve aussi bien dans les dessins intenses de La Chola Poblete à l’Arsenal que dans les mégarécits exubérants de Guerreiro do Divino Amor au pavillon suisse. Enfin, c’est une angoisse métaphysique qui nous rend à la fois étrangers et présents à la planète, aussi bien dans le dénuement du pavillon coréen que dans l’installation de pluies usées et matériaux recyclés, intitulée Aguacero, du colombien Daniel Otero Torres ou encore dans les films telluriques de Yael Bartana au pavillon allemand. Mais, dans une certaine mesure, aussi vertigineuse soit-elle, l’étrangeté peut aussi être colorée et sensuelle, comme c’est le cas dans l’œuvre immersive de Julien Creuzet au pavillon français qui nous plonge dans toutes les questions brûlantes de cette étrangeté, mais au cœur d’un bal marin, archaïque et poétique d’algues colorées.

Une étrangeté colorée et documentée

Il y a beaucoup de collectifs dans cette biennale, à commencer donc par Claire Fontaine, mais aussi les quatre Maories de Mataaho, à l’entrée de l’Arsenal, qui abrite également le projet « The Disobedience Archive ». Du côté des Giardini, le pavillon néerlandais abrite le Centre d’art des travailleurs de plantation congolaise avec ses sculptures en chocolat investissant le « white cube » du monde d’art contemporain. Ces collectifs enquêtent ensemble sur un passé de domination et d’exil où l’archive est partout. On cherche, on recherche, on accumule les pièces comme dans l’installation si subtile du coréen Kang Seung Lee dans le pavillon de l’exposition internationale. On interroge ce passé au prisme de divers médias et l’on revit des épisodes historiques et traumatiques : la révolte Urabi avec Drama 1882 de Wael Shawky au pavillon égyptien, à travers des films sur une pièce musicale, ou bien la mort prématurée d’un travailleur immigré de Turquie dans Baba mis en scène par Ersan Mondtag au cœur du pavillon allemand, qui est probablement l’œuvre la plus époustouflante de cette biennale (cela vaut la peine d’attendre dans les deux files !).

Le retour des travailleurs

De manière assez marquante et marquée, à côté de la question béante, lancinante et essentielle de la décolonisation, posée de manière programmatique par cette 60e biennale d’art, en ouvrant des archives du Sud global, Venise rejoue les Trente Glorieuses et remet les travailleurs, les travailleuses et parmi eux les ouvrièr.e.s au cœur de l’espace public. Il y a le Baba allemand qui a tant marqué le public de la preview, il y a les chantiers du pavillon belge et les portraits bleu délavé et si beaux d’ouvrières par Giulia Andreani dans le pavillon principal. Il y a également les motards de Lagos, ces « Machine Boys » de Karimah Ashadu, venus dans la mégalopole pour réussir matériellement dans la grande ville et qui font vrombir de manière virile leur tongs griffées Prada sur leurs machines. Une vie bien gagnée, au marché noir.

L’Allemagne pourrait bien encore une fois l’emporter en cette 60e biennale d’art, malgré les manifestations « free Gaza » du mercredi 18 avril demandant la fermeture de son pavillon qui expose une artiste berlinoise également israélienne, Yael Bartana. De son côté, le pavillon israélien a dû renoncer à exposer le Motherland de Ruth Patir et a laissé un message  : « L’artiste et les curatrices du pavillon israélien ouvriront l’exposition lorsqu’un accord de cessez-le-feu et de libération des otages aura été trouvé. »

La Biennale d’art de Venise est bien évidemment incontournable et à voir jusqu’au 28 novembre.

Visuels : (c) YH