L’institut suédois expose le son en mettant en relation l’avant-garde toujours actuelle de Lars Fredrikson avec celles d’aujourd’hui d’Anastasia Ax et Christine Ödlund. Super chic.
Tout commence par une sensation, nous découvrons une œuvre cinétique, une télévision aux motifs aléatoires, créés avec des ampoules. Lars Fredrikson (1926-1997) a passé toute sa vie à regarder les ondes et à les retranscrire en art. Dans les années 40, il est ingénieur radio et commence à réaliser des sculptures à l’explosif. Le ludique est partout dans son travail, de façon contenue, par les cadres ou les écrans. Le mouvement est omniprésent comme dans Écriture subversive, un dessin fragmenté et polysensoriel réalisé par impulsions sonores dans un téléviseur.
En miroir, le travail d’Anastasia Ax ajoute de la violence au geste. Et celui de Christine Ödlund s’amuse de contrepoints alliant nature et culture.
Le tout, la violence, le mouvement et la beauté nous amènent à déambuler dans tout l’espace de cet écrin niché au cœur du Marais. Une cinquantaine d’œuvres se déploient jusque dans le jardin où nous sommes saisis par la force de la proposition très performative d’Anastasia Ax. On y voit une ruine pleine de pigments rouges qu’elle a, elle-même, créés en cassant chaque pierre. Une véritable onde de choc !
Le mouvement est omniprésent dans les installations en aluminium, en verre (Meltdown d’Anastasia Ax) ou encore en acier (Triptyque de Lars Fredikson). La trace de la frappe de la main ou d’un jet d’encre est intacte.
Comme une médiation, la peinture et les mises en scène de Christine Ödlund apparaissent douces et futuristes. Ses grandes toiles aux allures d’aquarelles font écho à ses plantes qu’elle entoure d’un autel, lui aussi en acier. Chez elle, les matériaux et les végétaux dialoguent.
Suivre les ondes est une histoire de filiation induite entre l’histoire et le présent. L’exposition est très bien construite. L’institut Suédois a mis en place des visites guidées. Elles sont nécessaires pour mieux comprendre ces œuvres qui sont toutes très liées à un geste leur permettant d’exister. En connaître les coulisses est passionnant.
Institut Suedois, 11 rue Payenne, 75003.
Entrée et visite guidée libres et gratuites du mercredi au dimanche de 12h00 à 18h00
Visuel :©Traits et courbes blanches sur fond noir.Lars Fredrikson, « Écriture subversive – Écriture pulsée », 1968, courtesy Lars Fredrikson Estate & Galerie In Situ-fabienne leclerc, Grand Paris