Parcours les Victoires, Canal Saint-Denis

Lucie Breard

Sur la passerelle Lucie Breard, la sculpture du duo Lucy et Jorge Orta, un garçon en équilibre libérant un oiseau, s’apparente à une figure symbole d’un environnement en transformation. L’attitude poétique de ce personnage évoque une envolée, un désir, une force d’agir, de se diriger vers un nouvel ailleurs. Cette œuvre délivre un message d’espoir et nous guide vers le renouveau, vers le futur, vers un monde en transition écologique, également plus inclusif.

Victoria Klotz, L’entraide et l’évolution

En face du parc Eli Lotar d’Aubervilliers, la sculpture L’entraide et l’évolution, réalisée en bois, de Victoria Klotz présente une double lecture. De loin, un kangourou érigé sur une colonne d’inspiration antique semble porter un ballon de rugby.

 En réalité, l’animal soutient avec attention un œuf de sterne, ces hirondelles des mers, qui ont l’habitude de nicher sur les quais du canal. L’œuvre constitue également un abri pour la faune car des oiseaux peuvent y nicher dans des abris créés dans le chapiteau : Une métaphore d’un nouvel équilibre, d’un croisement d’habitats et d’écosystèmes. Les passants les plus attentifs pourront parfois y observer des passereaux qui y trouveront refuge.

Flora Moscovici

Le long du quai Lucien Lefranc, les passants peuvent laisser leur regard se délecter d’un nuancier de couleurs. En suivant les couleurs des murs des bâtiments le long du canal, Flora Moscovici a réalisé une fresque sur 250 mètres, à partir d’une peinture écologique à la chaux. Les teintes jouent avec les changements de luminosité, se reflètent dans l’eau, répondent aux variations colorées du ciel, en fonction des heures de la journée et de la nuit ainsi que de la météo.

Charlotte Denamur

Charlotte Denamur a créé un immense drapé, tel un rideau de spectacle venant marquer une étape d’un parcours, notamment la circulation des bateaux. A partir de ses peintures numérisées, un paysage aquatique invite à la contemplation et à la rêverie : un moment suspendu hors du quotidien urbain. « L’eau m’attiraient beaucoup ici. J’utilise beaucoup de liquide quand je peins, les taches renvoient à l’environnement aquatique. J’aimaient également que la couleur se reflète dans l’eau » précise l’artiste.  L’installation met en valeur le pont de Stains, structurant et participant à la liaison entre les quartiers. Elle fait également écho aux arches franchies par les vainqueurs. Après trois mois d’installation, l’œuvre sera recyclée, la toile sera réemployée pour d’autres travaux.

Mathieu Lorry Dupuy, Playground

En face de la station Aimé Césaire, sur un site à la fois industriel et marqué par la présence  d’immeubles récents, l’installation Playground de Mathieu Lorry Dupuy donne à voir un groupe d’enfants en train de jouer, des sculptures bleues qui contrastent avec l’espace urbain.

L’œuvre rend hommage aux populations des quartiers et à l’histoire des JO où à l’époque de la Grèce antique, les premiers jours étaient ouverts aux enfants. L’artiste a favorisé un processus de création écoresponsable en travaillant à partir en plastique (PETG) recyclés issus du conditionnement de produits pharmaceutiques et imprimés en 3D. Ces saynètes racontent ainsi plusieurs histoires. Pour l’artiste, il s’agit de « figures mentales qui traversent le temps et témoignent d’un passage ».

Ainsi, ces œuvres invitent à s’arrêter, à prendre le temps de contempler le paysage d’un milieu urbain en transition. Elles incitent également à envisager l’écologie comme enjeu majeur d’une société en plein bouleversement.

Pauline Lisowski