Jusqu’à mi-décembre 2023, les Corsino et l’hôtel mythique germanopratin La Louisiane présentent, chambre n° 8, au premier étage de l’établissement, une remarquable exposition dédiée à Jerome Andrews (1908-1992), danseur et chorégraphe américain, un des nombreux artistes y ayant résidé – parfois à titre gracieux.
Fondé en 1823 par un colonel des cuirassiers napoléoniens ayant fait fortune à la Nouvelle-Orléans, gardé par une même famille depuis quatre générations, l’hôtel a été le refuge de quantité d’artistes et d’écrivains, parmi lesquels : Juliette Gréco, Miles Davis, Boris Vian, Charlie Parker, John Coltrane, Bud Powell, Lester Young, Dexter Gordon, Archie Shepp, Chet Baker; Jim Morrison, Roger Waters, David Gilmour, Rick Wright, Nick Mason; Ernest Hemingway, Antoine de Saint-Exupéry, Henry Miller, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Albert Cossery, Douglas Kennedy; Louis Malle, Marceline Loridan, Leos Carax, Barbet Schroeder, Quentin Tarantino, Mimsy Farmer, Klaus Kinski, Salvador Dalí, Amanda Lear, Alberto Giacometti, Niki de Saint Phalle, Cy Twombly, Bob Wilson, Nam June Paik, Ben, Keith Haring.
Depuis des années, des expositions y sont présentées, aussi bien dans le domaine de la peinture, du dessin, de la photographie. C’est la première fois que l’une d’elles est consacrée à l’art de Terpsichore à travers la personne de Jerome Andrews, une des figures de la danse moderne. Celui-ci fit ses classes à la Cornish School, puis à la Denishawn, a travaillé chez Martha Graham, Doris Humphrey, Hanya Holm, Kurt Jooss, Mary Wigman. Après être passé par Nice, il se fixa à Paris en 1952, collabora notamment avec Olga Stein, Karin Waehner, Jacqueline Robinson, Françoise et Dominique Dupuy.
L’expression « forwards and backwards », qui indique le va-et-vient, l’aller-retour entre l’avenir et le passé, mais signifie aussi approfondissement, est le titre d’une vidéodanse, pour ne pas dire cinédanse, du duo artistique Nicole et Norbert Corsino entièrement consacrée à Jerome Andrews dans laquelle il se raconte, interprète, un an avant sa mort, quelques-uns des solos qui le rendirent célèbre et démontre l’intérêt de la pratique de la machine Pilates qui lui permit de se rétablir après un accident du travail.
Forwards & Backwards est aussi l’intitulé de cette exposition intimiste qui diffuse ce documentaire poétique en boucle, in situ, sur les lieux du crime, autrement dit du tournage, dans une pièce de la suite n° 8 et accroche, dans la chambre nuptiale et dans la salle de bains une série de polaroids, des clichés de plateau ou de coulisse agrandis mais respectant l’étalonnage de la vidéo. On y voit, à côté du danseur, la spécialiste de la danse contemporaine Laurence Louppe, l’écrivain Simon Lane, le danseur-chorégraphe Dominique Dupuy et, à tout seigneur tout honneur, l’hôte de l’hôtel à cette époque : Steve Blanchot.
Visuel : Laurence Louppe et Jerome Andrews, polaroid © n+n Corsino
Hôtel La Louisiane, 60 rue de Seine, Paris 6e, de 14h à 19h sur RV.
www.nncorsino.com