Du 19 avril au 14 décembre 2025, l’Espace Monte-Cristo de la Fondation Villa Datris ouvre ses portes pour une nouvelle exposition. Intitulée Mille et une vies, elle interroge sur les multiples facettes qui nous composent à travers une trentaine de sculptures contemporaines.
Une véritable introspection. Avec 55 000 visiteurs en 2024, Mille et une vies revient cette année à l’Espace Monte-Cristo pour nous questionner une fois de plus sur notre identité. Une trentaine de sculptures et d’artistes contemporains mettent en exergue les différentes couches qui composent notre être, avec un parcours thématique bien réfléchi.
Pensée par Pauline Ruiz et Jules Fourtine, la scénographie de l’exposition épouse parfaitement le propos introspectif de l’événement. Elle articule les œuvres autour de quatre grands axes : les vies naturelles, sociales, intimes, et pour finir, le jardin intérieur. Dès l’entrée et jusqu’à la sortie, le visiteur est plongé dans un voyage introspectif, bercé par les émotions, les matières et les formes.
Dans Vies naturelles, on retrouve le Sitting Biologist de Kim Simonsson, un enfant penché, couvert de mousse. Dos à lui, le Bear de Stephan Balkenhol, un ours campé avec assurance. Ces deux sculptures interrogent sur la frontière entre l’humain et l’animal, avec à la fois un effet de contraste et de complémentarité, entre l’enfant végétalisé et l’ours habillé.
Un peu plus loin, les œuvres de Prune Nourry et Javier Pérez, mettant en scène des organes transformés en végétation, fusionnent les structures humaines avec celles du monde vivant, posant un regard poétique et organique sur notre lien à ce dernier.
Mais c’est dans la dernière salle que la scénographie culmine. Dédiée au Jardin intérieur, c’est un véritable cocon de contemplation. Les œuvres y sont disséminées dans un décor de nature abondante, entre les branches en acier de Laura Selliès et la créature imaginée par Christiane Filliatreau. Le tout bercé par des chants d’oiseaux et des chants enfantins.
L’exposition ne se contente pas de montrer, elle interpelle. Chaque œuvre devient un miroir dans lequel le visiteur peut reconnaître ses propres questionnements : comment nos identités se façonnent-elles ? Sommes-nous les seuls auteurs de notre vie ? Quelle place accorde-t-on à notre environnement ?
Sans imposer de réponses concrètes, Mille et une vies ouvre les portes vers une réflexion intéressante. Ce faisant, le visiteur est poussé à embrasser la pluralité de son être, et les différentes strates qui le composent.
Dans Vies intimes, la boxeuse solitaire d’Hans Op de Beeck, silhouette penchée en posture de repos, symbolise le combat intérieur. Entre rêve et réalité, les sculptures monochromes grises de l’artiste semblent figées dans le temps. Ici, sa sculpture Hélène est seule à l’écart du ring, en ce qui paraît être une pause pour reprendre son souffle ou un moment d’introspection avant son combat. Seule avec soi-même.
À travers ces visages, ces corps, ces formes, Mille et une vies fait de la sculpture un langage de l’intime. L’exposition pousse le visiteur à reconsidérer les facettes qu’il dévoile aux autres, celles qu’il tente d’enfouir, et celles qu’il ne comprend pas encore. Bien qu’elles ne donnent pas de réponses, les œuvres nous tendent un miroir. Parfois flou, mais toujours sensible.