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15.05.2024 → 15.09.2024

« Marathon, la course du messager » au Musée de la poste à Paris

par Pauline Lisowski
20.08.2024

Cette exposition, curatée par Jean-Marc Huitorel et Dominique Marchès, explore la course et la marche, au centre de toutes les activités humaines. Les relations au corps, aux paysages rural et urbain, à des contextes historiques et politiques traversent le propos de celle-ci. La figure de Philippidès, messager envoyé à Athènes en 490 av JC pour annoncer la victoire des Grecs sur les Perses, a inspiré les curateurs et les a guidés dans leurs recherches. Sportifs et facteurs apparaissent comme des figures remarquables tout au long du parcours (documents, archives, objets, littérature et œuvres d’art).

 

Une activité marquante de la civilisation grecque

La course est une activité marquante de la civilisation grecque, présente sur de nombreux objets du quotidien. Les curateurs exposent quelques beaux exemples témoins des arts appliqués. Une photographie de Dominique Marchès montre le stade antique d’Olympie, ou plutôt des traces de celui-ci et nécessitent de faire appel à son imagination pour songer aux activités qui pouvaient s’y dérouler. Hervé Le Nost revisite l’art des vases grecs et fait se rencontrer les figures de Philippidès, d’Achille et d’autres coureurs. Dans la continuité d’une enquête sur les figures de coureurs, le bas-relief de Joachim Monvoisin fait écho à la marche : une œuvre qui rappelle les éléments décoratifs qui ornent les villas romaines. Une collection de timbres présentant des coureurs crée également un lien entre le coureur et celui qui transmet des messages.

Un autre cheminement entre marche et course

Les lignes, les tracés dans le paysage ainsi que les cartes constituent un second cheminement de pensée entre la marche et la course. La carte des tournées des facteurs ruraux est une belle curiosité. Elle dit beaucoup d’un quotidien de ces porteurs de messages. À ces côtés, les cartes de tracés obtenus par un GPS, témoignant des itinéraires d’un agriculteur, résultent d’un protocole de l’artiste-chercheuse Nina Ferrer-Gleize. Les Lignes d’erre rendent compte des chemins d’enfants autistes, une expérience qui a eu lieu sur le conseil de Fernand Deligny, relèvent, elles aussi, d’une forme de cartographie.

La marche : une pratique artistique

Les artistes considèrent la marche comme une pratique artistique, une manière de faire l’expérience du paysage, selon différents rythmes. À même le mur, les dessins de chemins de promenades de Jean-Jacques Rullier invitent à lire des territoires ruraux : une marche plus lente et contemplative, propice à la rêverie. Les vidéos de Simon Faithfull rendent compte de ses marches quelque peu absurdes : des situations à la fois humoristes et improbables, dans des environnements aussi bien accueillants que suscitant la crainte. Une œuvre de Hamish Fulton, qui se qualifie lui-même d’artiste marcheur, participe de cet accrochage aux multiples ramifications. Un dessin à l’encre de Marcel Dinahet résulte d’un geste ample, d’un déplacement rapide. Regardons nos pieds et nos chaussures. Les artistes les représentent avec humour, regard critique et une certaine interrogation quant à nos attitudes (Pour mieux rebondir de Pierre Ardouvin, une paire de chaussures de sécurité montée sur ressorts, Pied, sculpture en céramique émaillée de Joachim Monvoisin, Saboosh, en bois de François Curlet, marquée du logo Nike.

Accélération

De la marche vient le changement de rythme, celle de l’accélération des sportifs, avec notamment une vidéo de Muriel Toutemonde, qui a filmé une jeune athlète s’entraînant à la course à pied. Plusieurs sculptures créent ensemble un chemin, une foulée, celle de marcheurs et coureurs, hommes et femmes : Coureur de Germaine Richier, Monument for a Teenager, Triple portrait de Zuzanna Janin, engagent le déplacement du visiteur. La peinture Le Saut IV de Pierre Tal Coat semble faire penser à une figure de coureur. Avec Jazzi, huile sur toile, Nina Childress interprète une figure de coureur dans le paysage. Là encore, remarquons que la course peut relever d’une expérience physique en prise avec les éléments naturels.

Lire la course

La course est très présente dans les livres. Les curateurs ont choisi de mettre en évidence des ouvrages qui traitent de cette activité (Courir de Jean Echenoz, Autoportrait de l’auteur en coureur de fond d’Haruki Murakami, entre autres). Des objets, des vêtements de coureurs et autres éléments de l’ordre de l’archive sont conservés dans des musées, considérés comme témoins d’un événement marquant d’une année. Ces reliques documentent les histoires de grandes figures de sportifs, de noms qui marquent une mémoire collective.

Victoires

En enquêtant sur les courses, les curateurs se sont également intéressés aux médailles et aux récompenses. Lilian Bourgeat fut invité à créer une œuvre pour cette exposition, trois mégamédailles olympiques. La sculpture Laurier-Couronne d’Anne Deguelle, en référence à la couronne de Laurier dont on couvrait le front les vainqueurs du stade de course, nous invite à regarder de manière poétique ces objets qui symbolisent la victoire. Les Médailles en chocolat de Louise, collection de Louise de Verneuil ajoutent une pointe d’humour à cet ensemble.

Tour de piste

Ce cheminement à travers le temps, des géographies, des actions quotidiennes, des figures mythiques, réinterprétés par les artistes, se clôt sur des histoires d’arrivées, qui furent pour certaines compliquées et mémorables. Là encore, des œuvres d’art contemporain sont présentées au regard d’œuvres historiques et de documentations.

La scénographie reprend les codes du circuit du marathon, des lignes de couleurs à suivre, sans pour autant dicter aux visiteurs un itinéraire préconçu : Une invitation à cheminer, à tisser des fils entre des propositions à la fois de l’ordre de l’œuvre d’art et de l’ordre de l’objet d’archive. Cette exposition peut toucher un large public de tout horizon et de toute génération. Elle révèle combien la marche et la course sont des pratiques qui permettent de lire les sociétés dans le temps et selon les milieux géographiques. Différentes recherches et réflexions, de l’ordre de la sociologie, de l’archéologie, de l’ethnologie, de l’histoire de l’art, émanent de celle-ci.

Du 15 mai au 15 septembre 2024

Visuel : ©Le saut IV, Tal Coat