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16.03.2024 → 02.06.2024

Les créatures hybrides de Benoit Huot colonisent la Fondation du doute

par Laetitia Larralde
19.03.2024

Ce printemps, découvrez Le peuple qui vient de Benoit Huot, rassemblé à la Fondation du doute à Blois. Une installation singulière et joyeuse qui  sape l’air de rien les limites de l’art.

Fluxus à Blois

 

A quelques pas du château de Blois, la façade d’un ancien couvent attire l’œil, couverte de 313 plaques émaillées de l’artiste niçois Ben, résultat d’une commande publique de 1995. Derrière, se trouve un lieu de culture polymorphe comprenant un conservatoire de musique, une école d’art et un musée. Auparavant appelé Musée de l’Objet, celui-ci abritait la collection d’art contemporain des années 1950 d’Eric Fabre. Puis, en 2013, le musée est devenu la Fondation du doute sur une idée de Ben, consulté par la ville de Blois pour occuper le lieu redevenu vacant. L’artiste a donc proposé un musée consacré aux artistes du mouvement Fluxus sur deux étages, accompagné d’un café comme lieu d’échanges et d’une programmation annexe.

 

Les 350 œuvres et documents présentés sont issus des collections personnelles de Ben Vautier, Gino Di Maggio et Caterina Gualco, mises en dépôt à Blois. Le parcours permanent, repensé en 2022, aborde le mouvement foisonnant, ludique et libre de Fluxus par des thèmes tels que la musicalité, l’art-amusement ou l’expérimentation. Autant de portes d’entrée sur une communauté d’artistes indépendants du monde entier qu’il est difficile de définir tant les pratiques sont variées. Parmi les 50 artistes présentés, on retrouve Daniel Spoerri, Robert Filliou, Takako Saito, Nam June Paik, Ben Vautier ou encore Joseph Beuys et Yoko Ono. Ce parcours unique en France est aussi l’un des plus importants d’Europe.

 

Benoit Huot et son cortège d’hybrides

 

Depuis septembre 2023, Gilles Rion, auparavant au Domaine de Chamarande, a repris la direction de la Fondation du doute. Quand la question de la programmation des expositions temporaires s’est posée, il a pris le parti de ne pas rester stricto sensu dans la thématique Fluxus, mais plutôt de se baser sur leur volonté de « ne pas faire de l’art » et d’abolir la frontière entre l’art et la vie, d’en explorer les lisières. Ainsi, cette première exposition temporaire qui se tient dans le cube vitré au centre de l’ancien cloître est consacrée à l’artiste Benoit Huot. Pensée comme une installation globale, l’exposition met en scène une trentaine d’œuvres qui invite le visiteur à se faufiler parmi elles, à se fondre dans ce « peuple qui vient ».

 

C’est un groupe d’êtres hybrides qui nous accueille, les yeux de verre dirigés vers nous, leurs couleurs vives emplissant l’espace. Peu à peu, dans ce fourmillement de formes et de couleurs, se dessinent les contours de créatures fantastiques à la fois animales, végétales et totémiques. Depuis une dizaine d’années, depuis qu’il a retrouvé des dépouilles momifiées de petits animaux lors de travaux, Benoit Huot modèle ses créatures à partir d’animaux taxidermisés, des cerfs, sangliers, biches ou bouquetins. Il les recouvre de tissus, objets et ossements glanés dans les vide-greniers, mariant les motifs et les matières. Entre les œuvres les plus anciennes de 2012 et celles d’aujourd’hui, on peut voir sa pratique s’orienter de plus en plus vers le tissage, la fabrication de cordes de laine et de textile venant habiller et modifier l’animal.

 

Avec un grand respect pour la dépouille de ces êtres vivants, l’artiste cherche à réanimer voire sacraliser l’animal, le transformer en relique. Par ses interventions textiles, il tend vers la réparation de la mort souvent brutal e de ces animaux chassés, les pare d’une enveloppe culturelle pour les faire accéder à l’au-delà. Diverses religions et croyances se mêlent, les cultures se juxtaposent et ainsi nait une entité nouvelle, à la fois étrange et familière. Benoit Huot se laisse guider dans sa création par ses matériaux, l’animal lui souffle sa gamme colorée et petit à petit l’œuvre se crée, dans une forme souvent passagère. Car l’artiste reprend et modifie ses créations, les fait évoluer comme des êtres vivants le feraient.

 

Les œuvres de Benoit Huot sont difficiles à classer, à contre-courant des mouvements actuels. Quand lui s’affilie plus au cubisme de par les structures qui composent ses pièces, d’autres le classeraient du côté de l’art brut pour son processus tenant du bricolage sensible. Cela nous pousse à nous questionner sur les limites de l’art, leur rôle et leur validité. A-t-on réellement besoin de ranger l’art et les artistes dans des catégories ? Cela ne revient-il pas à enfermer la créativité, tant celle de l’artiste que de son public ? Et les classifications de l’art actuelles ne sont-elles pas le fruit d’un modèle social aujourd’hui en faillite ? Benoit Huot en est un exemple : son œuvre se tisse aux confins de plusieurs catégories, dans ces zones floues de contact, ce chaos primitif d’où nait la vie. N’est-ce pas là la plus belle justification pour une création ?

Benoit Huot – Le peuple qui vient

Du 16 mars au 02 juin 2024

Fondation du doute – Blois

 

Visuels :

1- Benoit Huot, Sadhu, 2019-2023 – Technique mixte – 200 x 80 x 80 cm – Courtesy de l’artiste ©Benoit Huot, Gray, 2024 – Photo : Ville de Blois / François Lauginie

2- Benoit Huot, Cerf de Saint-Hubert, 2012 – Technique mixte – 210 x 200 x 90 cm – Collection privée © Benoit Huot, Gray, 2024 – Photo : Ville de Blois / François Lauginie

3- Benoit Huot, Capreolus, 2023 – technique mixte – 110 x 140 x 40 cm – Courtesy de l’artiste © Benoit Huot, Gray, 2024 – Photo : Ville de Blois / François Lauginie

4- Benoit Huot, Nemestrius, 2023 – technique mixte – 350 x 120 x 120 cm – Courtesy de l’artiste © Benoit Huot, Gray, 2024 – Photo : Ville de Blois / François Lauginie

5- Benoit Huot, Shaman bleu, 2023 – technique mixte – 205 x 70 x 80 cm – Courtesy de l’artiste © Benoit Huot, Gray, 2024 – Photo : Ville de Blois / Francois Lauginie