La Folie Barbizon : Maison créative à moins d’une heure de Paris

Un lieu déjà « Cult »

Résidence et point de rencontre de nombreuses et nombreux artistes, juste au début de la rue principale du charmant hameau de Barbizon où il y a le musée du même nom et la maison-musée de Jean-François Millet, la Folie Barbizon a rouvert entièrement à l’orée de la Forêt et de l’été. Le résultat, « marrainé» par le duo formé par la décoratrice d’intérieur Marion Collard et par la commissaire Sarah Valente, directrice de la Greenline Foundation, dédiée à la protection des forêts à travers l’art, ce sont 21 chambres qui vous accueillent dans des teintes d’arbres différentes, et qui sont entièrement pensées par des artistes. Alors que Nicolas Saltiel, du groupe Chapitre 6, a rejoint le projet en 2023 pour partager son expérience hôtelière, La Folie Barbizon, c’est à la fois une expérience de maison cosy et créative en bordure de l’immense forêt de Fontainebleau (22 000 ha, des marches immenses et des paysages divers entre chênes, pins sylvestres, rochers, landes et fougères) où vous pouvez aussi bien siroter un cocktail que jouer aux échecs…

L’art et les artistes dans l’ADN

C’est avec infiniment de respect pour l’ADN du lieu et en conservant l’esprit insufflé à la folie Barbizon à l’origine par Lionel Bensemoun et en communion avec la retraite que le village a été pour toute une avant-garde que le lieu a été repensé et réinvesti. Avec des fresques d’Antoine Carbonne (notamment dans le salon de danse-atelier !), des meubles design de Mathias Kiss, John Fou, et Victor de Rossi, un bar en bois monumental de Ugo Schildge, des sculptures de Sarah Valente, Marina Le Gall, Max Coulin et Théophile Stern ainsi que des luminaires de Marine Breynaert et une signalétique de Cyril Debon, chaque détail est marqué par un.e plasticien.e : par exemple des clés (oui des vraies clés qui ouvrent les portes des chambres et sont gardées à la réception) ou évidemment des assiettes du restaurant dont la carte est signée par Eric Fava (passé par l’Ambroisie). Ainsi, Barbizon conserve sa « Folie » et avec elle, son mythique logo vert dessiné par André Saraiva.

Une expérience unique auprès des artistes

Mais il y a plus : depuis sa réouverture, la Folie Barbizon propose de passer du temps avec des artistes et d’apprendre des choses auprès d’eux et elles. D’ores et déjà, une première artiste est en résidence à la Folie Barbizon, cet été. Colombienne vivant depuis 17 ans en France, la dessinatrice, plasticienne et chercheuse Camila Eslava a été invitée par la Greenline Foundation à être la première résidente de la maison. Alors que la forêt et la nature sont au cœur de son travail, l’artiste s’inscrit dans une dynamique méditative et organique : au programme de cette résidence de trois mois, la plasticienne marche dans la forêt de Fontainebleau, puis revient dessiner sur le vif, dans un geste intuitif, direct, comme une transcription de l’esprit en mouvement. Docteure de l’Université de Paris 8, elle explore depuis plusieurs années le lien entre dessin, neurosciences et états de conscience modifiés. À travers ses graphiques, ses fresques ou ses sphères de céramique à l’échelle du corps, elle cherche à matérialiser les pulsations de l’être et prône un rapport intime à la création qui ne sépare plus le corps et l’âme. Loin de toute volonté de contrôle, son art se déploie dans un équilibre subtil entre écoute intérieure et lien au vivant. Après une fresque monumentale peinte en solitaire à Casablanca, elle poursuit ici un travail de reconnexion à la nature, au trait et au souffle. Et elle propose des ateliers – de méditation, de dessin et même de salsa – ouverts aux guests comme aux équipes, qui instaurent une ambiance joyeuse, bienveillante mais aussi très concentrée où corps et esprit peuvent se retrouver. Nous avons pu suivre à deux un cours de salsa à la fois axé sur le rythme, intense et extrêmement généreux, dans son « atelier » qui est aussi la salle de danse et de spectacle de la Folie Barbizon donnant sur la forêt. Deux autres résident.e.s suivront, laissant des œuvres permanentes derrière eux mais proposant également une exposition collective en 2026 et chacun.e des cours selon son expertise et son domaine de recherche.

Des chambres de rêve

Chacune des 21 chambres a son mobilier chiné, son univers, sa couleur et  son nom par programme (« La chambre d’amour », « Les guerriers de Barbizon »…). Nous avons été sous le charme des feuilles aux portes des placards, du vert boisé et de l’inspiration Renaissance de la chambre verte imaginée par le designer Hugo Drubray (à qui l’on doit aussi la fresque au-dessus de la cheminée) dans la chambre 24 intitulée « L’appel de la forêt ». Et nous avons adoré le carrelage de la douche à l’italienne jaune moutarde parsemé d’abeilles… Tout le confort y est (air conditionné, wifi, pantoufles, produits Typology dans la salle de bain) mais tout se découvre avec un œil neuf et ravi.

Un cadre cosy à vivre en famille, en couple ou entre amis

Alors que la carte des cocktails propose des revisites de classiques de la mixologie (le Moscow Mule devient « La Muse en cuivre », le Spritz est twisté de gingembre en « L’éclat de folie » et des infusions viennent colorer de nombreuses créations) et que la cave est choisie,  la carte du restaurant propose aussi bien des grandes planches à partager que de délicieuses croquettes de pomme de terres, une salade niçoise revisitée ou un tartare à la moelle de bœuf coupé au couteau. Végétariens ou carnivores, tous et toutes sont invité.e.s à manger local, y compris les enfants qui ont leur menu. Et l’espace doux aux canapés couleur brique et où la cheminée et le bar réchauffent l’âme se transforme en buffet de rêve pour le petit-déjeuner ! Enfin, alors que de la marche en forêt s’impose, et que des vélos sont mis à la dispositions des hôtes, un spa est prévu, qui se propose de vous immerger dans la nature pour vous soigner. La carte est à consulter ici et à vivre comme une expérience.

Vous pouvez évidemment prolonger votre expérience de la Folie Barbizon en visitant le château de Fontainebleau, la maison de Jean Cocteau à Milly la fôret, et un peu plus loin en battant le pavé d’un autre village d’artistes, Moret sur Loing, ou en allant dîner ou prendre l’apéritif dans l’une des ces fameuses guinguettes (La guinguettee Bel ébat, la buvette de Samoreau dès l’heure du déjeuner) qui ont poussé comme des champignons aux bords de la Seine dans les années 1930 au moment des fameux congés payés.

À Barbizon même, ne manquez pas les créations franco-japonaises de l’A Pâtisserie de Kunihisa Goto qui se situe également dans la Grande Rue et qu’on peut retrouver à Fontainebleau.