Dans une réalité troublée, où les nouvelles mondiales installent la violence humaine, politique et écologique au cœur de nos quotidiens, comment saisir le présent, comment le raconter ? Cette exposition, qui s’inscrit dans le cadre des Rencontres de l’Illustration, est un dialogue où les œuvres de quatre artistes internationaux se répondent. « Évidence, dessiner le présent », au musée Tomi Ungerer, propose un écrin de réflexions sur le temps, sur le lien entre intime et politique au travers d’extraits de journaux, de broderies ou de peintures.
La commissaire d’exposition, Anna Sailer, et les quatre artistes (Mounira Al Solh, Nino Bulling, Neïla Czermak Ichti et Mazen Kerbaj) proposent un parcours tout en délicatesse et finesse à l’étage du musée Tomi Ungerer.
Le présent, cette notion insaisissable est au centre du parcours : alors que l’on ne peut le saisir, en parler, l’évoquer et le penser est déjà une plongée dans l’indicible. Si passé, présent, futur s’entrelacent, se répondent et s’empêchent, l’art permet une ouverture vers une prise de recul et d’horizons.
Ces artistes internationaux restituent des réalités plurielles et des bouleversements individuels liés aux conflits géopolitiques.
Le voyage intérieur est au cœur de ces œuvres : entre récupération de post-it qui montrent le temps qui passe et la construction d’une œuvre le temps de toute une vie, dévoilement de l’intériorité de journaux intimes ou encore réflexions sur la famille, leurs travaux se répondent et se nourrissent.
Dans des fragments de dessins du quotidien, de scènes de vie personnelles où politique, personnel et militantisme se conjuguent, Nino Bulling nous donne envie d’inscrire nos quotidiens dans un carnet tandis que « Remember me when I am not here anymore » de Mazen Kerbaj illustre les traces que l’on éparpille au cours d’une vie.
Le portrait central « Allo, ouais il se passe des trucs chelous, rappelle-moi », de Neïla Czermak Ichti, illustre l’oppression et la noyade dans un présent où l’on suffoque.
Enfin, la dernière salle, consacrée au travail de Mounira Al Solh et à son projet « I strongly believe in our right to be frivolous » : au cœur de la catastrophe, l’artiste souligne la continuité des récits individuels, de l’humour et de la nécessité de la légèreté.
Après un voyage dans le temps et dans l’intimité de ces artistes, on repart de cette exposition avec la tête pleine de réflexions et une envie de se plonger dans le travail de chacun.e de ces artistes.
Exposition du 21 mars au 29 septembre 2025 au musée Tomi Ungerer.
visuel : ©Neïla Czermak Ichti, visuel pour l’exposition au musée Tomi Ungerer