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22.05.2025 → 31.08.2025

Bâle célèbre le centenaire de Tinguely

par Sabina Rotbart
09.06.2025

Tinguely aurait eu cent ans cette année. Des festivités commencent pour célébrer cet anniversaire avec la création d’un train fantôme inspiré du Crocodrome de Zig et Puce créé pour l’inauguration du Centre Pompidou en 1977. L’occasion de foncer à Bâle pour se faire (un peu) peur et pour découvrir cette ville bouillonnante.

 

 

 

Une fête comme Tinguely les aimait

L’anniversaire du centenaire de Tinguely promet d’être festif comme l’était cet artiste.  Inaugurée le vingt-deux mai elle continue tout l’été jusqu’à la fin d’aout. Une fête organisée mais déjantée comme les aimait cet artiste précurseur, adepte déjà de créations performatives et d’une participation active du public à l’acte artistique. Diner d’anniversaire, gâteau, actions artistiques se sont succédées pour l’inauguration de la Scream Machine, un train fantôme créé par Rebecca Moss et Augustin Rebetez. L’œuvre recycle un train fantôme historique qui a longtemps vécu à Vienne au Prater et qui traverse une exposition durant son trajet de deux minutes !

 

L’énorme collection du musée bâlois (130 œuvres) profite d’une nouvelle présentation formidablement fluide et scandée (www.tinguely.ch). Le visiteur peut aussi suivre en direct au deuxième étage le travail de l’équipe de restauration de ces œuvres complexes qui réclament des soins constants. Même si le ratage, l’imperfection était aussi un élément important de la pensée de Tinguely comme en témoigne la performance « Étude pour la fin du monde en 1962) réalisée dans le désert du Nevada ». Une vidéo sidérante montre comment l’artiste allait jusqu’à se mettre en danger pour mettre en scène la négativité, la destruction et faire exploser des fusées devant des policiers américains et autres shérifs franchement dubitatifs devant cet hurluberlu…

 

L’anti-solitude romantique

La nouvelle présentation souligne l’aspect très collectif de l’œuvre de Tinguely entouré d’à peu près tous les artistes qui comptent à l’époque, de John Cage à Rothko en passant par Rauschenberg et Spoerri. Sans oublier évidemment Niki co-équipière omniprésente et pionnière incisive. Bien des choses sont amorcées là comme l’enveloppement sensoriel musique et art plastique et la mise en question de la position de l’artiste. Mais aussi le questionnement sur la place centrale du musée lui-même dans sa fonction de conservation. Une œuvre déjà s’autodétruit ! Le politique prendra de plus en plus de place dans l’œuvre avec le travail autour de Mengele. La scénographie permet de redécouvrir Tinguely dans une présentation bien contextualisée. Le visiteur perçoit mieux sa démarche de pionnier et la force décapante de son approche tragico-ludique.

 

 

Arpenter Bâle ensuite

Mais on ne va pas à Bâle sans découvrir cette cité historique hyper dynamique chemin faisant. Lovée dans un coude du Rhin entre trois pays, la Suisse, l’Allemagne et la France, Bâle est une ville dont la richesse est née de l’industrie chimique, des deux géants pharmaceutiques Novartis et Roche. À Bâle les tours blanches construites à l’est par Herzog & de Meuron pour Hoffmann-La Roche servent de boussole au nouvel arrivant (visites gratuites le samedi) pendant qu’à l’ouest le campus Novartis s’apparente lui à un musée d’architecture à ciel ouvert. Pas moins de neuf Prix Pritzker sont intervenus là (visites guidées sur www.basel.com).

 

Enrichie par ses teinturiers

La chimie, ce sont les protestants chassés de France et venus du Lyonnais qui l’ont amenée ici emportant avec eux le secret des teintures utilisées pour colorer les rubans de soie. « De la teinture végétale à la teinture chimique, il n’y a qu’un pas » soulignait notre guide Nadia. Mais Bâle est depuis plus longtemps encore une ville culturelle où Érasme venait faire imprimer ses ouvrages. Il y meurt d’ailleurs en 1536 et sa tombe se trouve dans la cathédrale, cœur du centre-ville historique.

 

Une tradition de mécénat

Parallèlement les entrepreneurs locaux investissent dans la culture en multipliant création de musées (la ville en compte quarante dont le Musée des Beaux-arts, ce Kunstmuseum qui réunit de somptueux Holbein et une impressionnante collection d’œuvres américaines du XXème siècle) et de nombreuses fondations. Particulièrement originale, la très intéressante Kulturstifung Basel H. Geiger a été créée par l’héritière du dentifrice Elmex. Quand nous y sommes passés, une exposition questionnait la notion de pays natal, un sentiment que nous portons en nous plutôt qu’un lieu bordé de frontières (catalogue Home Is a foreign place). Une exposition sur Irène Zurkinden peintre amie de Meret Oppenheim s’ouvre le 13 juin et devrait permettre de redécouvrir cette artiste jusque-là peu montrée. www.Kbhg.ch

 

 

Les grands entrepreneurs locaux ont aussi développé une architecture d’avant-garde qui façonne le paysage d’une ville de taille plutôt modeste au vu de ses 200000 habitants. Provinciale elle l’est mais au bon sens du terme par sa douceur de vivre et sa tranquillité mais sa vitalité et son cosmopolitisme (30% d’étrangers) la garantissent contre tout esprit de clocher.

 

Un cœur de ville médiéval

Rive gauche, autour de la cathédrale de grès rose très marquée par la Réforme (1529) laquelle a d’ailleurs arraché toutes les vierges de la façade sauf une vierge folle agréablement dévergondée… c’est tout un tissu de petites ruelles ponctuées de demeures bourgeoises pastelles. Derrière la cathédrale et son cloitre une terrasse (pflatz) s’ouvre sur un très vaste panorama. Les couleurs joyeuses des bâtiments dont la date de naissance s’étage du XVème au XVIIIème couleur de ciel pâle ou couleur de nuage se découvrent encore mieux depuis le Rhin. La Compagnie bâloise de navigation propose ce type de parcours et le week-end un brunch généreux entièrement réalisé avec des produits locaux dont les fromages d’Allschwilt, les irrésistibles leckerlei de chez Jakobs’s Besler et les chocolats de chez Beschle… (75 FCH service à volonté entre 10H30 et 14h (Réservation sur Basel.com/fr/loisirs).

 

Tout près l’hôtel de ville XVIIIème à la façade pourpre ornée de fresques est un must. Il donne sur la Place du marché (Marktplatz) repère pour l’excellent réseau de transports tous gratuits avec la Baselcard donnée par les hôtels.

 

 

Tinguely inaugure sa fontaine perchée sur un chameau

Plus au sud, la place du théâtre est une enclave des années soixante-dix disposée autour de la fontaine créée là encore par Tinguely à partir d’éléments de récupération de bâtiments juste rasés du théâtre XIXème. Le bassin séduit par sa démarche de recyclage bien avant la lettre. C’est sur le dos d’un chameau emprunté au Zoo que l‘artiste se présenta à l’inauguration…

 

 

Tout près, en plein centre, l’embarcadère se situe au pied du superbe Hôtel des Trois rois où entrer découvrir une cave à cigares cubains magique et pourquoi pas prendre le thé pour observer la mise en scène délicieusement orchestrée de l’afternoon tea (réserver à l’avance 79 francs suisses, www.lestroisrois.com). Séduisant aussi le Kunsthalle où croiser notables et politiques aux murs couverts de fresques anciennes, le Gifthüttli où découvrir les spécialités régionales dans une atmosphère chaleureuse ou le vraiment bon bistro du Kunstmuseum pour ses venaisons aux fruits des bois (kunstmuseum.ch). On rentrera ensuite prendre un repos bien mérité dans un de ces hôtels parfaitement cosy comme le Krafft (krafftbasel.ch) en plein centre ou décoré par des artistes comme le Teufelhof (teufelhof.com). A moins d’attendre la fin de la rénovation d’une partie des chambres des Trois rois par Herzog & de Meuron pour casser sa tirelire !

 

 

Pour en savoir plus, se tourner vers www.Basel.com et Switzerland.com

Attention, cette année est plutôt trépidante à Bâle qui voit se succéder l’Eurovision, l’UEFA féminin en juillet et bien sûr Art Basel, du 19 au 22 juin, artbasel.com). Il faut donc choisir habilement sa date de visite !

Pour tout connaître de l’année Tinguely (www.tinguely100.com)

© Museum Tinguely Basel

©Basel.com : Le Rhin à Bâle, l’Hotel de ville, le bateau conduit par la seule force du courant, le campus Novartis