La 5e édition du Festival Jogging se déroule au Carreau du Temple du jeudi 22 au dimanche 25 mai. Cette année, la culture brésilienne est à l’honneur, sous le parrainage exceptionnel de la légende du football Rai. Le festival, à la croisée du sport et des arts, a lancé les festivités avec une soirée d’ouverture festive et engagée : le Baile Bom. Cult News y était. On vous raconte.
Ce jeudi 22 mai, dès les premières notes, le public est plongé dans une ambiance brésilienne envoûtante. Des percussions effrénées signées Henrique Azul et le son hypnotique du berimbau accueillent les visiteurs dès l’entrée. Des performances de danses afro-brésiliennes s’enchaînent, invitant le public à se joindre à la fête. Dans l’esprit du Baile Bom, des initiations à la capoeira sont proposées. Ce mélange de lutte et de danse devient un langage universel qui rassemble les corps et les esprits dans une énergie collective.
Sur scène, la voix puissante de Marquinhos de Oswaldo Cruz emplit l’espace, portée par les rythmes chaleureux de la samba. Le public, conquis, se laisse entraîner par cette vague de joie et de partage.
Mais le festival ne s’arrête pas à la musique et à la danse. Dix-neuf artistes exposent leurs œuvres au Carreau du Temple, toutes inspirées par le sport. Parmi elles, une installation interpelle particulièrement : une cage de football dont le filet est remplacé par un voile de mariée en soie blanche, encadrée de deux bidons d’essence aux bouchons en forme de tétine. Intitulée Ce n’est pas un but en soie, l’œuvre de Johanna Cartier détourne l’imaginaire du but pour interroger la sacralisation du mariage et de la maternité. Une métaphore forte, presque dérangeante, qui évoque une forme de prison symbolique pour les femmes.
Les DJ sets de Rythme Brisé et Berimbaucomtudo prolongent le voyage sensoriel. Leurs sélections vibrantes mettent en lumière l’héritage musical des peuples qui ont façonné la culture brésilienne, des racines africaines aux influences contemporaines. Une bande-son parfaite pour accompagner les démonstrations de football freestyle de Mélody Donchet, sextuple championne du monde, dont les figures acrobatiques laissent le public sans voix.
Mais l’un des moments les plus marquants de la soirée reste la performance de capoeira-voguing menée par Puma Camillê et ses pairs travestis. Un geste artistique audacieux, hybride, à la croisée des cultures et des luttes. La performance se clôt sur un discours vibrant :
« Aujourd’hui, nous marquons l’histoire. Avez-vous déjà vu des personnes trans faire de la capoeira ? Nous sommes ici pour célébrer nos différences. Le futur, c’est maintenant. Nous sommes le futur. »
Un moment puissant qui incarne l’esprit du festival : faire dialoguer les corps, les arts et les identités dans un espace de liberté.
La soirée d’ouverture a donné le ton, mais le Festival Jogging réserve encore bien des temps forts jusqu’à dimanche. Ce vendredi soir, une série de spectacles prendra le relais sur scène jusqu’à 23h, avec Nos Abysses, Talk Show et Armour, mêlant performances physiques, récits intimes et expérimentations artistiques.
Tout au long du week-end, le public pourra découvrir Jogging, l’exposition, un parcours d’art contemporain qui interroge notre rapport au sport, aux corps et à leurs représentations. En parallèle, des ateliers participatifs comme la sérigraphie permettront à chacun de mettre la main à la pâte. Et pour celles et ceux qui veulent bouger, de nombreux cours de sport sont proposés : pilates, gym douce, pole dance, Afrovibe et bien d’autres disciplines viendront ponctuer ces journées placées sous le signe du mouvement.
Vous pourrez aussi et peut-être surtout voir des spectacles. Arno Ferrera, performera Armour le 23 et 24, tout comme Gaël Santisteva qui présentera son Talk Show les 23 et 24.
Festival Jogging 2025 du 22 mai au 25 mai au Carreau du Temple
© Lova Lova / Le Carreau du Temple