La maison européenne de la photographie présente pour la première fois une exposition en France de l’artiste néerlandaise Sarah Van Rij, Atlas des Échos jusqu’au 26 janvier 2026. L’exposition présente une série de photographies sur la ville moderne de manière mélancolique.
Sarah van Rij, photographe autodidacte née aux Pays-Bas en 1990, commence la photographie en 2018 par la photographie de rue, avant d’élargir sa pratique au paysage, à la nature morte, au portrait et, plus récemment, au collage. Sa démarche naît à la fois de son expérience en tant que directrice artistique et de son attachement profond à la culture visuelle, nourrie par la photographie, la peinture et le cinéma. Présentée au Studio de la MEP, un espace dédié à la mise en avant de jeunes artistes émergents, l’exposition marque la première exploration urbaine d’ensemble de l’artiste. Atlas des Échos rassemble plusieurs séries réalisées au cours des sept dernières années et propose une vision sensible des grandes métropoles. Vivant entre plusieurs grandes villes, dont Paris, Sarah van Rij puise dans ses déplacements la matière première de son travail.
Si la fascination pour les grandes métropoles structure son œuvre, elle n’a pas une approche documentaire. Elle capture des moments éphémères, toujours sous un angle poétique, en privilégiant les détails et les cadrages inattendus qui traduisent l’expérience sensible des espaces urbains. L’exposition réunit paysages urbains et autoportraits où Sarah se glisse en une ombre ou silhouette dans cet environnement, comme si elle était à la fois spectatrice et actrice. On distingue des silhouettes, des ombres, habitant cette ville un peu imaginaire, comme sur une photographie saisissante où une ombre se reflète sur une flaque, avec une fleur située au niveau de la tête.
On découvre aussi lors de la visite une série de collages inédits, exposés pour la première fois et réalisés spécialement pour Atlas des Échos. Parmi eux, un collage de grand format, intégrant de la peinture avec un soleil, attire particulièrement l’attention. Elle y superpose quatre photographies horizontales pour une narration fragmentée mais traversée par une ligne qui se prolonge. D’autres collages de plus petit format retiennent aussi le regard, comme celui où se superposent, un regard, des chaussures et une bouche, avec l’ajout d’un effet de verre brisé.
Si la photographie de Sarah van Rij présente déjà une vision fragmentée du réel, proche du collage par ses cadrages et ses découpages visuels, ce travail va encore plus loin. L’artiste découpe ses propres tirages pour recomposer la ville, lui insuffler davantage d’imaginaire et de poésie. La ville devient alors une matière malléable, reconstruite à partir de ses propres images. Ces collages, qu’elle réalise exclusivement à partir de ses propres photographies, prolongent l’exploration visuelle au-delà de la prise de vue et affirment une volonté de transformer la photographie en un espace de recomposition, où la ville se réinvente sous une forme plus libre.
Visuel : © Sarah van Rij