5 expositions intimes et folles pour la rentrée

Badineries et ablutions, au musée des Arts décoratifs

Saviez-vous que les femmes disposaient autrefois d’un urinoir de chambre en forme de baignoire appelé bourdaloue ? Ou que l’hygiène et même l’intimité étaient des inventions propres à la modernité ? L’exposition L’intime, de la chambre aux réseaux sociaux au musée des Arts décoratifs de Paris du 15 octobre 2024 au 30 mars 2025 explore nos espaces clos, nos chambres, et retrace en filigrane une histoire des femmes, qui est aussi, tristement ou joliment, celle de la beauté, de la toilette et de ces lieux tout autant vases clos que lieux mirifiques. Ne s’arrêtant pas à des considérations dix-neuvièmistes, le musée propose des réflexions contemporaines sur la notion d’intime : garde-t-on un peu de soi lorsque l’on est précaire, exposé aux yeux de tous, dans la rue ? Les blogs, et plus largement les réseaux sociaux, peuvent-ils être une excroissance aussi personnelle du Moi qu’aurait pu l’être un journal intime ? 

Folies, au musée du Louvre

Le fou d’hier est-il celui d’aujourd’hui ? Quelle fonction sociale et politique de la folie ? Le fou l’est-il car on le désigne comme tel ? L’exposition Figures du fou au musée du Louvre se tenant du 16 octobre 2024 au 3 février 2025 sera centrée sur la folie, ou les folies. Façon de nous rappeler que du fou du roi au fou arthurien, philosophe et poète comme Merlin, sa figure est hétéroclite – bien que des topos reviennent telle la nudité, selon Elodie Burle, docteure en lettres à l’université d’Aix-Marseille et spécialiste du Fou d’Elsa.

Cent ans du surréalisme, au centre Pompidou

Du 4 septembre 2024 au 13 janvier 2025, à l’occasion des cent ans du surréalisme, se tiendra l’exposition Surréalisme. Moment de célébration de l’effervescence créative du mouvement initié par André Breton dans son Manifeste du surréalisme (1924), des médiums variés seront convoqués, allant de la peinture au film ou la photographie – de quoi lier vos visites puisqu’il est question d’amour fou, le même que celui d’Aragon pour Elsa, ici, pour Nadja. Breton le considérant comme « un centre de l’éthique surréaliste dans le sens où le surréalisme n’est pas qu’un mouvement littéraire mais aussi une philosophie de vie, une morale de l’existence ».

Léger, au musée Maillol

Ayant vécu dans l’ombre de son mari, Nadia Léger paraît au grand jour avec une exposition au centre Pompidou à partir du 8 novembre 2024. Retraçant ses débuts en Biélorussie jusque son arrivée à Paris, elle se fait témoin du parcours d’une femme en constant renouvellement, alternant entre peinture, édition et militantisme, réalisme, figuration, abstraction cubiste et suprématiste. 

Un art « pauvre », à la Bourse de Commerce

Ces noms d’artistes italiens de la mouvance de l’arte povera ne vous disent peut-être rien : Giovanni Anselmo, Alighiero Boetti, Pier Paolo Calzolari, Luciano Fabro, Jannis Kounelliz ; ils seront exposés à la Bourse de Commerce, du 9 octobre 2024 au 20 janvier 2025. Proche du land art en ce qu’il participe du développement d’une conscience environnementale, l’arte povera n’en reste pas moins différent dans ses pratiques. Il critique de façon plus assertive le consumérisme, en ne se retirant pas en nature. Faisant le choix d’objets de la société de consommation, il les transforme en outils au service de l’art.