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« The Chronology of water », un premier long de Kristen Stewart en dent de sea

par Lou Valette
15.10.2025

Kristen Stewart, l’actrice vedette de Twilight puis du cinéma indépendant porte à l’écran, avec Chronology of water, sorti le 15 octobre, la réalité traumatique d’une héroïne habitée par la violence. Bilan mitigé pour les journalistes, partagées entre un format déstructuré, séduisant et une impression de superficialité.

Par Luna Beaudouin-Goujon et Lou Valette

Un visage abîmé, tuméfié, un siphon de douche ensanglanté, des cheveux blonds emmêlés et des yeux bleus froids… Dans Chronology of water, Kristen Stewart fait le pari de la métaphore visuelle poussée à son extrême. Pour le meilleur et pour le pire. Luna Beaudouin-Goujon et Lou Valette en sont sorties avec des avis diamétralement opposés. 

 

Des leitmotivs essorés jusqu’à la moelle : intensité en surface ou en eaux profondes ?

La réalisatrice avance très justement qu’être une femme est « une expérience vraiment violente. Même si on n’a pas vécu les expériences que nous décrivons dans le film ou celles de Lidia ».  Que l’on ait été abusée ou non, être une femme dans une société patriarcale qui la rejette est une épreuve particulièrement brutale. 

 

Mais ici, selon Lou Valette, le spectateur est contraint d’assumer un flot d’images en vrac auquel il doit s’adapter. Il faut trouver un juste équilibre dans le montage et les dialogues pour le plonger dans la narration. Kristen Stewart choisit de mettre de côté cet équilibre. Elle veut un film à l’image du personnage mais aussi à sa propre image, en marge. Mais ça ne prend pas. Une adaptation faussement profonde et anarchique, malgré la puissance de l’histoire. 

 

Pour Luna Beaudouin-Goujon, au contraire, ces fragments d’une vie abîmée traduisent le mal-être profond de l’héroïne. Rien n’échappe au gouffre béant dans lequel elle ne peut s’empêcher de plonger. Pourtant, elle recherche son salut partout, dans les objets les plus insignifiants – un cahier, un crayon – comme dans les paysages aux vues imprenables – un lac, une plage. 

 

Dans une interview accordée à Augustin Trapenard lors du Festival de Cannes, Kristen Stewart déclarait avoir choisi une actrice blonde avec les yeux très bleus pour personnifier l’eau et le rapport intense qu’elle entretient avec elle. D’accord, seulement tous les protagonistes côtoyant de près ou de loin le personnage principal ont les yeux très bleus et la peau blanche. La réalisatrice a à cœur de filmer cette partie du visage des acteurs. Des personnages aux yeux bleus et de surcroît caucasiens donc… Ainsi, pour aimer nager, pour avoir un lien particulier avec ce liquide naturel, il faudrait avoir la peau blanche et les yeux bleus ? Un concept étrange et problématique… Un point sur lequel se rejoignent les deux critiques. 

 

Du Bukowski, la poésie en moins

Comment ne pas songer, en regardant ce long-métrage, à l’illustre écrivain Charles Bukowski ?

 

Lidia, le personnage principal à l’allure destroy, alcoolique et droguée, abusée par son père dans son enfance – sexuellement, différence majeure avec l’auteur qui lui fut abusé physiquement – avance douloureusement dans la vie entre abus répétés et violences commises,  pour enfin finir écrivaine. Cette pratique devient alors salvatrice. Comme Bukowski, elle essuiera des refus avant d’être invitée à plusieurs lectures et de pouvoir vivre de sa plume. Comme lui, elle sillonne les Etats américains avec ses bouteilles de bières et ses cheveux en bataille. Lidia est l’incarnation féminine de l’auteur. Elle est frappée, comme Bukowski, par la grâce des mots qui la sauvera.

 

Seulement voilà, pour faire ressortir cette dimension poétique, la réalisatrice Kristen Stewart multiplie les images dans le désordre en un montage que Lou Valette voit comme bordélique : allers-retours incessants  et avancées rapides dans le temps. De temps à autres oui, Parfois, oui, en permanence moins. Selon Luna Beaudouin-Goujon, ce montage déstructuré, très rapproché des visages, permet en même temps de relever l’aspect inquiétant et le plus intime possible qui parcourt le film et l’expérience de Lidia. Même si l’on n’arrivera jamais à approcher complètement cette héroïne complètement cassée.

 

Une apnée entre rythme haletant et risque d’asphyxie

Chez Kristen Stewart, selon Lou Valette, tout est survolé mais jamais réellement traité. Le film est surplombé par une voix off, réduisant au maximum les dialogues. On comprend l’intention de l’actrice et réalisatrice d’amener une portée poétique propre à l’écriture dans cette adaptation mais trop c’est trop. À force de tirer sur la corde poétique, elle finit par l’en dépouiller. Saturation d’allégories, d’images superposées dans le désordre et d’une voix off qui transcrit la douleur psychologique du personnage. 

 

Il en va de même pour le langage : on arrive à saturation du terme « fuck », qui finit par perdre tout son sens et son caractère profane.

 

Cette voix off de la narratrice donne vie aux écrits de l’autrice Lidia Yuknavitch. Pour Luna Beaudouin-Goujon, ces tentatives rendent compte de la difficulté qu’a ce personnage à trouver une manière non seulement d’expliquer sa souffrance, mais aussi simplement d’exister. Si dire que l’écriture sauve n’est pas révolutionnaire, ce récit d’une longue descente aux enfers implacable racontée d’une voix blanche s’approche d’un vécu traversé par une cassure profonde.

 

Une douleur aussi symbolique que physique

La présence minimale des dialogues accentue aussi la concentration sur le son. Pour Luna Beaudouin-Goujon, ces portes qui claquent, ce crayon qui crisse à toute vitesse sur un cahier d’écolier créent un inconfort. Ce dernier apparaît presque plus parlant que des dialogues infinis. Dans les silences aussi, se jouent une attente, une terreur. 

 

En revanche, la douleur physique est bien présente : le corps fouetté, violé, sans cesse soumis à la violence et torturé. Cette dernière n’est jamais montrée frontalement, mais suggérée : une porte claque, une mère détourne le regard. Un corps souffrant, saignant. On se tord sur son siège, on a mal, on souffre avec elle. Mais c’est la vérité des êtres abîmés que la réalisatrice ne cherche pas à dissimuler et qui est empreinte de réalisme. On est embarqué sur le chemin de croix de ce personnage en marge de la société. Un avis que partage, pour une fois, les deux rédactrices de Cult. 

 

C’est seulement à la fin que les spectateur·ices reprennent leur souffle. Le flot d’images s’atténue et les dialogues émergent. Sûrement à l’image de l’apaisement émotionnel que trouve Lidia. La mer d’images se calme pour laisser place à des plans plus longs. Le film prend alors une autre tournure, plus profonde.

 

Le travail sur la photographie, ajoute Luna Beaudouin-Goujon, est justifié sur certains points. Le bleu caricatural est certes celui de la sérénité mais aussi celui de la peur, notamment quand son père lui parle. Ce motif de l’eau et du liquide est ainsi exprimé dans toute sa dualité, même si la réalisatrice n’est pas la seule à avoir creusé ce thème

 

Ainsi, Kristen Stewart en s’obstinant à retranscrire la portée poétique du texte originel avec des allégories à tout va, l’en dépèce complètement, selon Lou Valette. Une adaptation faussement profonde et anarchique, malgré la puissance de l’histoire. Le film, malgré son ambivalence, a néanmoins le mérite de chercher à traduire l’expérience organique d’une vie, à partir d’une œuvre littéraire aussi complexe que viscérale.

Visuel: © Les Films du Losange