Steven Soderbergh est de retour sur nos grands écrans avec deux films très différents. Avant la sortie de The Insider, film d’espions avec Cate Blanchett et Michael Fassbender, c’est un film de fantômes présenté à Sundance qu’il nous propose dès 5 février. La caméra embarquée de Présence vous fera claquer des dents.
Une famille américaine aisée — deux parents, un fils aîné et une fille adolescente — emménage dans une nouvelle maison située dans une banlieue chic d’une grande ville américaine. Grande cuisine ouverte, frigo immense, chambres individuelles : tout est propre, lisse et impeccable, sauf peut-être le bois de l’escalier qui craque et un miroir qui rappelle que cette maison a une histoire.
La famille aussi porte un passé tumultueux, notamment la fille, marquée par la mort de sa meilleure amie d’une overdose. La maison a été choisie avant tout pour le fils, chouchou de sa mère, et pour sa proximité avec une école prestigieuse où les enfants pourront exceller en sport.
Dès le premier plan-séquence, la caméra embarquée de Steven Soderbergh nous invite à adopter le point de vue du fantôme lui-même. Dans ce huis clos dont le rythme évite l’oppression, les psychologies se dévoilent, et l’esprit le plus menaçant n’est peut-être pas celui qui est mort. Déployant un concept purement visuel tout au long de ses 1h30, Soderbergh revisite le genre classique du film de fantômes tout en y intégrant nos angoisses du XXIe siècle. Présence est un petit bijou de photographie et de mise en scène. Grâce à d’excellents acteurs et à l’équilibre qui s’instaure entre eux, il n’est pas dénué d’émotion et nous plonge — grâce aux fantômes, ou peut-être malgré eux — dans les paradoxes d’une intimité qui peut, elle aussi, hanter et dévorer.
Steven Soderbergh, Présence, avec Lucy Liu, Chris Sullivan, Callina Liang, Julia Fox, Eddy Maday, 1h25, Sophie Dulac, Sortie le 5 février 2025.
Visuel © Peter Andrews / The Spectral Spirit Company