Deuxième long-métrage du réalisateur serbe (et diplômé de la Femis) Vladimir Perišić, Lost country interroge la guerre civile yougoslave à travers les yeux d’un adolescent de 15 ans.
Stefan est un adolescent choyé qui grandit entre sa mère et ses grands-parents, entre la ville de Niš et leur maison de campagne. Dans le droit fil de la tradition familiale, sa mère s’est engagée en politique et est devenue secrétaire du parti, à l’heure même où Milosevic a du mal à se faire réélire. Alors qu’on accuse le parti socialiste d’avoir truqué les élections, la révolte étudiante pousse le reste de la population dans une fronde qui bouleverse intimement le jeune homme, à qui sa mère ne dit rien sur son métier…
Idée passionnante que de prendre le point de vue d’un jeune homme de 15 ans pour nous faire vivre et voir les prémisses de l’implosion de la Yougoslavie au milieu des années 1990. Et Jovan Ginic crève l’écran dans ce rôle de fils choyé et secoué par l’Histoire. Néanmoins, le traitement est un peu trop académique pour nous saisir aux tripes. Les dialogues sont un peu lourds, certaines scènes s’éternisent dans un relent de rétro nostalgique étrange et l’éducation sentimentale avortée du fils de l’apparatchik ne sert pas tellement le propos. On sort de la projection avec l’impression que le réalisateur est passé à côté d’une partie de son film.
AOrdinary People
Lost Country, de Vladimir Perišić, avec Jovan Ginic, Jasna Duričić, Miodrag Jovanović, Lazar Ković et Pavle Čemerikić, SERBIE / FRANCE / CROATIE / LUXEMBOURG / QATAR, 2023, 1h38, En compétition à la 62e Semaine de la Critique.
Visuels © Rezo Films
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