Premier film d’Iris Kaltenbäck, Le Ravissement est un film sensible sur la solitude et la maternité. Hafsia Herzi est sublime dans ce rôle vaporeux et un peu noir.
Lydia (Hafsia Herzi) est une sage-femme impliquée dans son métier et assez isolée dans sa vie privée. Lorsque son amoureux la trompe et qu’ils se quittent, elle connait une grande déflagration. D’autant plus que sa seule amie et proche, Salomé (Nina Meurisse) annonce sa maternité le même soir. Lydia suit son amie professionnellement et continue à travailler mais elle n’arrive plus à rentrer chez elle. C’est comme cela qu’elle rencontre, endormie dans un bus, son chauffeur, d’origine serbe (interprété avec voix in et off par Alexis Manenti).
Le Ravissement a été présenté par toute son équipe à la Semaine de la Critique, avec, en préambule, un plaidoyer d’Iris Kaltenbäck pour le caractère social d’un cinéma que l’on reçoit ensemble dans une salle obscure. Enquête ténébreuse sur l’acte fou d’une jeune femme en perte d’elle-même, c’est un film sur la parentalité et la solitude, très juste dans ses détails sociaux (aussi bien la maternité, que les beaux-parents Serbes ou Paris vide, la nuit, en bus).
Touchant et même, à temps poétique, ce premier film parvient à garder le mystère de son héroïne, incarnée par une Hafsia Herzi qui semble avoir décuplé ses talents d’interprétation, après être passée derrière la caméra. En lice pour la Caméra d’or.
Le Ravissement, d’Iris Kaltenbäck, avec Hafsia Herzi, Alexis Manenti, Nina Meurisse, Younès Boucif, Radmila Karabatic, Ana Blagojevic, Grégoire Didelot, Mathieu Perotto, France, 2023, 1h37, En compétition à la 62e semaine de la Critique.
visuels © Diaphana / Mact Productions – Marianne Productions
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