Écrans

« Regarde » de Emmanuel Poulain-Arnaud, au-delà des yeux, la tendresse

par Fiona Fondelot
15.09.2025

Au cinéma le 17 septembre, « Regarde » dépeint une famille qui ne veut pas que le nouvel handicap de leur fils Milo, l’empêche d’apprécier la vie. À travers cette comédie dramatique, Emmanuel Poulain-Arnaud capte des instants d’émotion intense, tout en révélant la force et la fragilité de cette famille bouleversée. Porté par les performances remarquables d’Audrey Fleurot, Dany Boon et du jeune Ewan Bourdelles, le film s’impose comme un récit sensible et lumineux.

Milo cache depuis quelque temps un inconfort visuel à ses parents divorcés. Inquiète, sa mère (Audrey Fleurot) finit par prendre rendez-vous chez un spécialiste. Le verdict tombe : Milo souffre d’une déficience visuelle qui le mènera inévitablement à être aveugle. Face à cette nouvelle, l’adolescent ne veut pas se morfondre et propose à ses parents de partir en vacances chez son grand-père au Cap Ferret. L’ancien couple que ça peut être une bonne idée, pour qu’il profite une dernière fois de ses « derniers regards » sur le monde.

Le film surprise de septembre

Regarde est l’une des belles surprises de cette rentrée. Emmanuel Poulain-Arnaud choisit de raconter cette histoire avec délicatesse, sur les bords des plages du Cap Ferret, sans céder au pathos. On suit une famille cabossée, avec ses failles notamment dues au divorce mais qui décide de ne pas faire de tous ses malheurs une fragilité. L’annonce du handicap est évidemment un bouleversement pour Milo, mais cette épreuve symbolise aussi une nouvelle forme de complicité entre lui et ses proches. Le film jongle habilement entre des moments de tendresse, des touches d’humour et une sincérité qui touche droit au cœur. Audrey Fleurot et Dany Boon, déjà bien connus du grand public, livrent une partition subtile, tout en laissant une place au jeune Ewan Bourdelles, qui incarne Milo avec une certaine justesse.

Des lacunes scénaristiques mais un bon ensemble

Certains personnages secondaires ou thématiques – notamment la relation avec la belle-mère ou l’impact sociétal du handicap – auraient mérité d’être davantage approfondis. Le personnage de Milo aurait aussi gagné à être un peu plus poussé, sans non plus tomber dans les clichés mais avec un peu plus de profondeur. Le scénario tend parfois à simplifier pour recentrer sur le trio familial. Néanmoins, Regarde séduit par sa douceur et son équilibre : il aborde un sujet grave avec légèreté, sans jamais minimiser la douleur, mais en la sublimant par des instants de tendresse.

Malgré un côté comique classique des parents divorcés, le duo Audrey Fleurot et Dany Boon ne tombe jamais dans le trop, ce qui est rafraichissant dans ce genre de film.

Une histoire qui fait sourire autant qu’elle nous émeut, et qui rappelle, l’importance des relations, et du regard qu’on porte sur les choses et les gens.

Au cinéma le 17 septembre 2025

« Regarde » de Emmanuel Poulain-Arnaud, au-delà des yeux, la tendresse

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