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Quatre films de Louis Malle en reprise : mélancoliques promenades américaines

par Olivia Leboyer
03.09.2023

Le cinéma de Louis Malle intrigue : si ses films sont fidèles à certains thèmes et obsessions, le style, la couleur varient. Si notre film préféré demeure incontestablement Le feu follet (1963), la période américaine du cinéaste est riche et singulière. En reprise, vous pouvez découvrir 4 films, Black moon (1975), Atlantic City (1980), My dinner with Andre (1981) et Vanya, 42e rue (1995), dès le 6 septembre.

Libre, éclectique, Louis Malle est parti vivre aux Etats-Unis, après la polémique suscitée par son superbe Lacombe, Lucien. Là, il promène sa mélancolie tenace, livrant des films exigeants, toujours à rebours des conventions. Il y a d’abord La Petite, en 1978, où l’âge de Brooke Shields provoqua une polémique.

Une mélancolie tenace

Dans Atlantic City (Lion d’or à la Mostra de Venise, 1980), la ville palpite autant que les personnages, âmes perdues en quête de quelque chose : Dans ce miroir aux alouettes, Lou Paschall (Burt Lancaster), bookmaker vieillissant sans gloire, rêve de grandeur et de virilité. Il veille sur une vieille amie de cœur, Grace (Kate Reid) plus riche que lui et qui le rémunère. Par sa fenêtre, il observe sa troublante voisine d’en face, Sally (Susan Sarandon), faire sa toilette. La jeune femme nourrit l’ambition, plus concrète, de devenir croupière. Mais sa sœur (Hollis McLaren) débarque avec le mari de Sally (Robert Joy), dont elle est enceinte. Perdus dans leurs chimères hippies, les deux jeunes gens, paumés, entraînent malgré eux Sally dans une aventure dangereuse.

Les illusions déçues mettent du temps à mourir

Lou saisit l’occasion pour rencontrer enfin Sally et l’aider. Peu à peu, il regagne de sa superbe. Burt Lancaster incarne cet homme assez pathétique, passé à côté de sa vie, qui continue de rêver un peu. Toujours la possibilité de se refaire, au jeu comme en amour. Déterminée, sérieuse, Sally espère raisonnablement. Son patron, le directeur du casino (Michel Piccoli, impérial en trois ou quatre apparitions : « Le joueur vous hait. Vous en savez assez pour voler. Le casino vous hait. »), l’exhorte pourtant : « Quitte ce bar à huîtres. Le monde entier doit être ton huître ! ». Elle, qui n’en peut plus de travailler au stand poissons pour joindre les deux bouts, s’aperge de citron et commande de la viande au restaurant. Lou la fascine, avec ses belles manières et l’aisance qu’elle lui suppose. Louis Malle capte avec une précision d’horloger les mouvements du cœur et de l’égoïsme. L’amour, le désir, la tendresse ? Au « – Tu l’aimes ? » de Sally, qui s’interroge sur ses sentiments pour Grace, Lou rétorque « – Je te regarde. De ma fenêtre, je te regarde. » A Grace qui le traite de vieux : « – Si je suis vieille, qu’est-ce que tu es ? », il réplique, piqué au vif : « – Je suis un amant ! ». Dans une Atlantic city qui fut, autrefois, le poumon de Philadelphie, les illusions déçues mettent du temps à mourir. Un beau film, cruel et tendre.

Tchekov onirique

On ne présente plus Vanya, 42e rue, magnifique adaptation de Tchekov, où brille la jeune Julianne Moore. My dinner with Andre nous rend témoins indiscrets d’un étonnant tête-à-tête entre deux artistes de fortunes différentes. On se croirait, déjà, chez Jim Jarmusch de Coffee and Cigarettes. La conversation bifurque librement, en boucles étranges. L’étrangeté baigne complètement Black moon, film dont Louis Malle nous dit lui-même en avertissement qu’il n’obéit à aucun sens logique. Le cinéaste y suit ses fantasmes : une jeune fille gracile et blonde, habillée en sage écolière, tente d’échapper à une sanglante guerre des sexes (au sens propre) qui oppose les hommes aux femmes. Dans un climat de conte de fées, émaillé de références mythologiques à L’Iliade et L’Odyssée, des cochons géants menés par des enfants tout nus en bottes à caoutchouc, un poney-licorne, des ratons-laveurs et autres bestioles dont on entend le langage. Car, de dialogues, presque pas. Une sorte d’hallucination, une curiosité.

L’imaginaire et la sensibilité à fleur de peau de Louis Malle rayonnent dans ces quatre films, que nous vous recommandons vivement.

Louis Malle, gentleman provocateur, partie 3, Black Moon (1975), Atlantic City (1980), My dinner with Andre (1981), Vanya, 42e rue (1995), reprise, Malavida, en salles le 6 septembre.

visuel (c) Malavida Films