Comme sur la très belle affiche de cette édition, les différents jurys et le public ont primé des films qui rêvent, qui scandent, et qui s’accrochent de toutes leurs forces à cette notion aussi essentielle que précieuse. La liberté de rêver, d’exister, de circuler.
C’est d’ailleurs le documentaire The border crossed us de Loretta Van Der Horst qui a clôturé la programmation de 46 films représentant 28 pays, dont 38 en avant-premières, projetés durant cette semaine cinéphile où Carcassonne, Cité médiévale à l’architecture stratégique devient l’écran géant de la politique à travers le 7ème art. De la condition sociale claquemurée à l’aliénation du travail, on a pris le pouls en Europe de cette société que les autres continents regardent avec envie. Tout autour du globe, la sélection a montré des récits qui témoignent de l’action politique et des paradoxes sociétaux à hauteur d’hommes et de femmes dans un monde où la liberté de parler, de regarder, de traverser, est parfois un privilège.
Quelques heures à peine après l’investiture officielle de Donald Trump, la projection de The border crossed us pointe la caméra à la limite du Texas que le Rio Grande sépare naturellement du Mexique. Loretta Van Der Horst a choisi la forme documentaire pour montrer comment l’Amérique tente de résister à la traversée illégale des migrants. Dans son montage, la réalisatrice a compilé des séquences de captation des forces de l’ordre en plein exercice, et des témoignages personnels de femmes et d’hommes latino-américains qui composent cette brigade spéciale.
Comme un écho direct au serment prononcé au même moment par le nouveau leader du monde libre, le focus est réglé d’après le point de vue des policiers dans la ville frontalière de La Joya. Tenus à distance radicale de toute émotion, les extraits se superposent traduisant la complexité de la situation et l’opacité de ce trafic. Les passeurs restent insaisissables. La narration ne donne aucune clé de compréhension ou d’analyse. Le film se contente de livrer des instantanées. Sans début, ni fin, le montage semble illustrer l’aspect inexorable de l’immigration dans cette région. En revanche, l’on perçoit bien l’asthénie dans le démantèlement des cartels, alors que le délitement du tissu social menace de manière perfide. Car cette police est composée de mexicains apparemment naturalisés qui eux-mêmes sont méconsidérés par les policiers « américains » et haïs par les migrants. Si la problématique paraît inextricable, on voit clairement que le traitement lui, ne va pas dans la bonne direction.
GRAND PRIX DU JURY FICTION
MENTION SPÉCIALE DU JURY FICTION
PRIX DU PUBLIC
PRIX DU PUBLIC FICTION
PRIX DU PUBLIC COURT MÉTRAGE
PRIX DU JURY SFCC
PRIX DU JURY MGALLERY
PRIX DU JURY COURT MÉTRAGE
MENTION SPÉCIALE JURY COURT-MÉTRAGE