C’est un tel phénomène qu’une saison 2 est déjà annoncée par Netflix. La série Nobody wants this met en scène dans les règles de l’art de la RomCom un jeune femme qui tient un podcast à la « Sex and the City » avec sa sœur et un rabbin fraîchement célibataire… Un retour plein de fraîcheur aux années 1990 absolument irrésistible.
Dans un Los Angeles éternellement néo-hippie, Joanne a sublimé ses déconvenues amoureuses en en faisant un rapport dans le podcast qu’elle tient avec sa sœur cadette, Morgane. Lors d’un dîner en ville, vêtue d’une fausse fourrure qui fait déjà jaser, elle fait la rencontre de Noah sans savoir que toute sa congrégation l’appelle « The sexy rabbi ». Alors qu’il s’apprête à succéder au rabbin principal de sa communauté, il vient de rompre avec sa fiancée de toujours, car il ne l’aimait pas. En revanche, il flanche pour la jolie blonde agnostique qui l’a fait rire au dîner. Un amour impossible ? Pas dans une RomCom tendre qui fait du bien et qui fait rire sur les petites et grandes différences
Vous l’aurez compris, la créatrice de la série Erin Foster a un peu remixé Friends (le frère du rabbin est un Joey en puissance !), Sex & the City version West Coast (d’ailleurs les acteurs incarnant les tourtereaux, Kirsten Bell et Adam Brody ont la quarantaine bien tapée) pour nous livrer sans aucune prétention de mise en scène, une comédie romantique qui fait du bien. Et cela marche ! Voire un peu plus que cela. Une fois passé le choc d’une certaine pauvreté visuelle, on (sou)rit si bien qu’on attend presque les rires enregistrés et qu’on est choqué de sortir de la ville pour suivre le couple en camp animé par le rabbin.
C’est théâtral, c’est vraiment « cute », cela réjouit les longues soirées d’hiver, et comme les épisodes ne durent qu’une demi-heure on en regarde un de plus sans culpabilité ! Et on adore les personnages que leurs cases et idées reçues n’empêchent pas de sympathiser, notamment autour de blagues adolescentes chouettes au terrain de basket. Mention spéciale à celle qui incarne la sœur de l’héroïne, Justin Lupe, qu’on adore entendre la belle-sœur appeler «Whore number 2» (« pétasse n°2 »). Alors que le Forum des images pose dans son cycle Refaire l’amour la question de savoir si la comédie romantique a encore voix de cité, à peine interdit aux moins de 12 ans pour vocabulaire fleuré, Nobody wants this apporte la meilleure réponse possible. On apprendra donc qu’après #metoo, un rabbin et une podcasteuse très consentants peuvent croiser des fidèles de la synagogue au sexshop sans souci dans une production grand public.
Nobody wants this, avec Kristen Bell, Adam Brody, Justine Lupe, 10 épisodes de 25 minutes, Netflix.
Visuel : © Netflix