Avec « Mission père noël », le troisième opus de la série de ses films d’animation, le réalisateur finnois Kari Juusonen décide, de donner une suite à la charmante saga de « Niko, le petit renne », dont le premier épisode est sorti en 2008 et le deuxième en 2012. La suite des aventures d’un petit renne du grand nord passionnera les petits et plaira aux grands à partir du 4 décembre dans les salles de cinéma. Un charmant conte de noël pour rêver, frissonner, espérer et savourer le final très familial.
Niko, le petit renne, est un charmant « adolescent » qui a – enfin – réussi à apprendre à voler comme les rennes de la « Brigade volante du père noël » à laquelle appartient ce père mythique qu’il admire par-dessus tout et qui se nomme « Furie ».
Dans les épisodes précédents, Niko rêvait de rejoindre son père qu’il ne connaissait que de nom. Il s’exerçait à être digne d’entrer dans la grande confrérie, au désespoir de sa mère qui espérait toujours que son enfant reste près d’elle et ne court pas par montagnes et glaciers dans le Grand Nord avec sa brigade, à l’instar de ce mari qui a délaissé sa famille et n’a jamais passé un seul Noël avec ses trois enfants.
Mais Niko a d’autres ambitions malgré l’affection qu’il porte à son petit frère et à sa petite sœur dont il s’occupe avec soin et gentillesse. Il veut intégrer la prestigieuse brigade et pour cela, passer les épreuves qui le départageront d’une candidate surprise, la jolie Stella aux yeux bleus et aux jambes bandées d’un cordage, signe distinctif de sa famille de rennes du très grand nord.
Ils se livreront à une concurrence acharnée pour finalement décider de s’unir en renonçant ensemble à ce poste envié – et à toute compétition – pour passer Noël en famille après des aventures épiques et dangereuses où ils frôleront la mort et rencontreront la puissance de l’amitié, de la fidélité et du sacrifice nécessaire pour sauver l’essentiel, l’affection et la solidarité.
Ils découvriront également ensemble que le passé raconté par leurs pères respectifs, ne reflète pas tout à fait la réalité et qu’ils ont, l’un et l’autre, fait preuve d’égoïsme, de forfanterie et même de cruauté pour occuper la première place. Mais ils s’uniront pour réussir une mission périlleuse et sauver le traineau, les cadeaux et… noël !
Bien sûr, tout se finit bien. Le film s’adresse aux enfants pour qui il est une leçon sympathique d’endurance, de courage, dans le difficile chemin qui mène de l’enfance à l’âge adulte. Et finalement, les enfants ne sont-ils pas plus sages que leurs pères ne le furent ? Oui sans aucun doute, quitte à remettre en question des « traditions ancestrales » de leur communauté pour respecter une autre éthique, plus juste et plus moderne, et à imposer finalement leur propre vision d’un monde qu’ils veulent harmonieux, équitable et heureux. Soulignons l’habileté et la réelle modernité avec laquelle les filles et les femmes reprennent une place importante, sans démagogie puisque Stella peut aussi se montrer envieuse et traître. Chaque enfant pourra se retrouver dans ces caractères bien trempés, qui évitent la mièvrerie tout en permettant une bien agréable identification personnelle.
Et comme dans toute animation qui se respecte, le film comporte ses personnages « drôles » et par là même, fort sympathiques, voire émouvants, à commencer par le vieil écureuil Julius qui veilla sur l’éducation du jeune Niko tandis que son père était absent. Le vieux Julius, qui a toujours peur pour celui qu’il considère comme sa propre progéniture, va devenir, par accident, l’idole d’un véritable troupeau d’adorables petits lemmings, un peu sots, mais très généreux et capables de le suivre au bout du monde arctique, ce qui donne lieu à des scènes piquantes et remplies d’humour qui s’insèrent intelligemment entre des moments plus tragiques et plus périlleux pour les héros du film.
Une jolie hermine blanche partage leurs aventures. Il s’agit de Wilma découverte par nos amis lors d’un épisode précédent.
Pour ce troisième épisode, Kari Juusonen s’est associé avec Jørgen Lerdam, réalisateur danois, qui a obtenu le prix Hans Christian Andersen pour la série The Fairytaler.
On saluera la beauté des « décors » notamment ceux des aurores boréales magiques et mystérieuses, que l’on doit à Mikko Pitkänen, l’efficacité des effets spéciaux qui rendent époustouflantes les trajectoires des différents protagonistes dans les airs.
La musique de Eímear Noone soutient et enrichit une bande-son équilibrée qui évite tout les excès sonore parfois rédhibitoires dans les dessins animés modernes, gardant même lors des scènes les plus « climax » où le cœur des petits se serrent à l’idée devant les difficultés rencontrées par les héros, une relative douceur qui ouvre le chemin de l’espoir.
Les voix françaises des acteurs de doublage sont également harmonieuses et adaptées aux différents personnages, de l’innocence des enfants au début de maturité hésitante des adolescents en passant par le caractère déplaisant des deux pères héros qui se révéleront ne pas en être totalement.
Et nous citerons le réalisateur finnois lui-même dans ses intentions si bien formulées « C’est le message du film adressé à nos jeunes spectateurs : posez des questions, réfléchissez, soyez critiques. Le monde bâti par les précédentes générations n’est pas intangible. Bousculez les règles du jeu, changez le monde afin qu’il soit plus conforme à vos idéaux – vous en avez parfaitement le droit ! »
Mission accomplie : cette aventure dans le Grand Nord est un véritable voyage initiatique, un conte de Noël à thèse, une distraction réussie pour les enfants et l’occasion de nouer un dialogue avec eux pour les adultes qui les accompagneront sans jamais s’ennuyer une seconde !
Niko, le petit renne, mission père noël, film d’animation, à partir du 4 décembre sur les écrans (Titre original The Magic Reindeer: Saving Santa’s Sleigh) – réalisation de Kari Juusonen et Jørgen Lerdam – durée 1h25, pour toute la famille, enfants à partir de 4 ans.
Distribution en France Bac-films
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