Rencontre avec les trois comédiens principaux du nouveau film d’Hubert Charuel, Météors, présenté à Cannes. Entre complicité sur le plateau et incarnation de la jeunesse populaire, ils reviennent sur leur expérience commune et leur lien avec leurs personnages.
Idir Azougli : Moi, non.
Salif Cissé : Moi, je ne l’ai pas vu.
Paul Kircher : Moi, j’ai vu le film quand j’ai découvert le scénario. Je devais être assez jeune à l’époque.
Paul Kircher : On s’est rencontrés un peu avant, pendant la préparation du tournage.
Salif Cissé : La prépa a duré un mois et demi. On a commencé à se voir pour des répétitions, mais aussi pour des activités extrascolaires, pour traîner ensemble. On en avait envie, et ça nous a vraiment aidés. Dans le film, on joue des amis d’enfance, donc il fallait que cette relation soit crédible. On est même allés ensemble à Marseille, dormir là-bas. C’était trop bien.
Paul Kircher : Franchement, on n’a pas vraiment travaillé ça. On a eu beaucoup de chance. Idir est quelqu’un avec un grand cœur. Il apportait énormément tous les jours sur le tournage. Cette complicité est née naturellement. Chacun a ouvert son cœur.
Idir Azougli : C’est vrai qu’on formait un duo, parce qu’on est colocataires dans le film, qu’on vit ensemble… Mais je vois vraiment le trio entre nous trois. Même si Tony, le personnage de Salif, est un peu en retrait par moments parce qu’il a une famille, il reste essentiel. Ce lien à trois existe réellement. Il est fort, et je trouve qu’il est magique.
Idir Azougli : J’ai pensé à toutes les personnes que j’ai vues s’enfoncer comme Daniel. Ce sont des gens que j’ai croisés dans la vraie vie. Je voulais lui donner une sincérité absolue, pour que ça puisse peut-être parler à ceux qui vivent des situations similaires. Et j’ai aussi eu confiance dans mes partenaires : je savais qu’ils allaient m’aider.
Salif Cissé : C’était la grande question. Tony n’est pas toujours présent dans l’image, mais il fallait qu’on sente son attachement aux autres. C’est quelqu’un qui est tiraillé, parce qu’il a des enfants, une autre vie. Il représente ce que Mika devra affronter à son tour : passer à autre chose. Il fallait qu’on sente qu’il les aime, c’était ça, la clé.
Paul Kircher : Il rêve, mais il doute aussi. Il ne s’est jamais vraiment lancé. Il y a une peur de ne pas y arriver. Mais à travers le film, il commence à affirmer ce désir. Il mène une vraie recherche, qui donne du sens à son parcours.
Idir Azougli : Hubert nous a fait venir à Saint-Dizier avant le tournage. On a rencontré ses parents, visité les lieux, observé la ville. Il voulait nous montrer où il avait grandi. Personnellement, ça m’a permis de m’imprégner de l’ambiance, des gens, du climat… de me sentir à ma place dans ce décor.
Salif Cissé : Tout était dans le scénario. Hubert a grandi avec ces réalités. Il a mis beaucoup de lui-même, y compris son père dans le film. Pour nous, c’était juste une question d’écoute, d’ouverture. Ces personnages, on les connaît tous dans la vraie vie. Il suffisait de rester sincère.
Visuel : Affiche de Météors ©Pyramide Distribution