En compétition au 77e Festival de Cannes, Marcello mio de Christophe Honoré est un hommage à Marcello Mastroianni, une comédie loufoque où sa fille se prend constamment pour son père qui lui manque. Le film, qui est d’ores et déjà sur tous les écrans de France, est franchement raté. Dommage.
La nuit, Chiara Mastroianni rêve souvent de son père, mort en 1996. La journée, lors des castings, on continue à la comparer à lui. Pendant ce temps, sa mère, Catherine Deneuve, fait irruption dans l’appartement de sa fille quand elle le souhaite pour lui prodiguer ses conseils. La comédie se veut loufoque et un brin hystérique. Christophe Honoré parvient à entrer dans le clan que Catherine Deneuve protège jalousement de toute publicité. Il retrouve l’immense actrice avec qui il avait tourné Les Bien-aimés (2011).
On a beaucoup de tendresse pour Chiara Mastroianni, grimée en son père, qui traverse Paris comme dans un film de Marcel Carné ou de Patrice Leconte. Mais Paris ne sera jamais Rome. Dès la première scène, qui recrée la fameuse baignade dans la fontaine de Trevi, tout est pesant dans cette fable pleine de citations. Les dialogues sont grossiers, les mouvements de caméra grandiloquents, et la comédie tombe à plat. La myriade d’acteurs célèbres en figuration est un grand gâchis. Et, avouons-le, Marcello, qui n’est qu’un prétexte, ne nous manque même pas. « J’ai voulu délaver l’icône, égratigner avec tendresse le monument, le tagger avec un humour bienveillant, y dessiner mon graffiti d’amoureux », écrit Christophe Honoré dans le dossier de presse du film. Malheureusement, il n’y a ni tendresse ni bienveillance à réveiller les morts si gratuitement.
Marcello mio, de Christophe Honoré avec Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve, Fabrice Luchini, Nicole Garcia, Benjamin Biolay, Melvil Poupaud, Hugh Skinner, France, 2024, En compétition au 77e Festival de Cannes. Sortie Française le 21 mai 2024.
visuel ©Jean-Louis Fernandez /Ad Vitam