Les Tortues, comédie belge de David Lambert met en scène un couple ensemble depuis 35 ans, qui filait jusque-là le premier amour… Mais quand Henri prend sa retraite et que les deux hommes se retrouvent tous les deux au foyer… tout change !
Les Tortues de David Lambert est l’un de ces films légers, mais profonds, qui participent à bouleverser les représentations LGBT, en donnant à ses personnages une profondeur particulière, en faisant des témoins de la complexité des relations humaines et de leur évolution.
À rebours des films LGBT classiques, Les Tortues ne s’attardent pas sur la découverte de l’homosexualité par son personnage principal ou par le début d’une relation amoureuse. Ici, on assiste à une relation sur sa fin, essoufflée : Henri et Thom, tous les deux à la retraite, sont obligés de se réapprivoiser et réapprendre à vivre ensemble, leur quotidien déstabilisé par leur nouvelle proximité. Plutôt qu’interroger le coming out, Les Tortues proposent d’interroger l’évolution de nos relations amoureuses : comment donner un second souffle à son amour dans un couple de plus de 35 ans ? Est-il possible de s’aimer encore ? Ou de retomber amoureux ?
Mais le film ne s’attarde pas seulement sur les sentiments, il questionne aussi la sexualité : désire-t-on pareil après 60 ans ? Désire-t-on les mêmes personnes ? Lambert évite habilement les clichés et les stéréotypes en écrivant ses personnages de manière subtile et intelligente.
La mise en scène, délicate et singulière, propose des cadres toujours polysémiques, aux multiples interprétations, dans une lumière douce de début de printemps. Son utilisation de la lumière et de la couleur crée une atmosphère visuelle rassurante.
En conclusion, Les Tortues est bien plus qu’un simple film LGBTQ+. C’est une exploration intime et profonde de ce que signifie être humain, avec toutes ses contradictions, ses luttes et ses moments de beauté.