Avec Les Indomptés, Daniel Minahan à la réalisation et Bryce Kass au scénario, adaptent le roman de Shannon Pufahl On Swift Horses, en un drame romantique queer explorant les désirs et les illusions. Au réveillon de Noël, Muriel et Lee accueillent le frère de ce dernier, Julius, et la fête de famille tourne à la valse des regards équivoques et des désirs interdits.
Lee (Will Poulter), prisonnier des promesses creuses des années 50, apparaît comme une ombre, un personnage endormi, tandis que les autres s’éveillent à des désirs interdits. Muriel (Daisy Edgar-Jones), elle, explore son besoin d’émancipation et son instinct. Elle tente de s’évader du rêve américain de son mari, des courses hippiques aux bars clandestins.
Les tensions ne se disent pas, elles se glissent et se suggèrent par des regards. Le film dessine un monde en dehors des récits dominants, fait de solitude et d’identités cachées. Le lien de Muriel et Julius, empreint de non-dits, s’installe alors qu’ils se reconnaissent dans leurs désirs étouffés. D’une vie secrète à l’autre, les deux protagonistes se découvrent des amours intimes et interdites. Julius avec son complice tricheur Henry (Diego Calva) au cours d’une idylle érotique et impossible. Puis Muriel, tantôt les découvrant avec une parieuse extravagante Gail (Katrina Cunningham), tantôt s’en amusant avec sa voisine Sandra (Sasha Calle).
Daniel Minahan a certainement réussi à filmer un casting éclatant et une image léchée. La mise en scène, reconstituant méticuleusement les années 50, scintille d’une élégance presque publicitaire, des costumes aux décors.
Jacob Elordi, à la James Dean, sillonne les casinos de Las Vegas, tandis que la parfaite Daisy Edgar-Jones s’échappe des parcours tout tracés d’une Californie en pleine expansion. Ces personnages, sagement magnifiques, cherchent à s’incarner dans leur débordement et leur marginalité.
Le film, malgré ses ambitions queers et sa volonté de réécrire la romance américaine, ne déborde pas du drame esthétique. Il frôle la transgression, alors qu’un pas de plus aurait pu faire basculer Les Indomptés du beau au nécessaire.
Visuel : ©Les Indomptés 2025
Sortie en salle le 30 avril 2025.