Revoir deux des plus fameux héros des « Looney tunes » plus ou moins adaptés à notre époque, dans le long métrage « Daffy et Porky sauvent le monde » prouve à quel point certaines créations cinématographiques des années trente, n’ont finalement guère perdu de leur dynamisme et de leur drôlerie dans le style « c’est impossible, mais nos toons l’ont fait ! »
Ce retour des célèbres Porky Pig et Daffy Duck, ou l’amitié improbable entre un cochon raisonnable et raisonneur et un canard gaffeur et intrépide, est tout à fait conforme à l’original. Pour la petite histoire (mais ne nous privons pas de références !) Porky Pig a été créé par les studios Warner Bros en 1935 (ce qui ne nous rajeunit pas ! ) et Daffy Duck en 1937 à l’occasion d’un court métrage du précédent, intitulé « Porky va à la chasse au canard » réalisé par Tex Avery, le roi de ces films d’animation qui mettent en scène des animaux anthropomorphes plus drôles les uns que les autres. Le petit résumé qui raconte l’enfance des deux amis, les situe comme enfants adoptifs d’un fermier qui leur fait promettre de sauver la maison qu’il leur laisse en héritage et de rester soudés.
Leurs caractéristiques sont exactement les mêmes que lors de leur création : Porky est gentil, un rien naïf, très émotif et bégaie ce qui le conduit à finalement laisser tomber le mot qu’il n’arrive pas à prononcer pour en adopter un autre plus simple (une puissante aide à la recherche de synonymes !). Quant à Daffy, le canard noir au bec et aux pattes orange, il est carrément hystérique, a une idée à la seconde, détruit involontairement par sa fougue toutes les bonnes actions des autres et donnera bien du fil à retordre à ses compagnons. Peu importe, il est tellement sympathique !
Le retour de ces deux héros « historiques » s’accompagne de la création bienvenue de quelques autres personnages telles que Petunia Pig, la geek qui ne cesse de créer de nouveaux parfums et de nouveaux goûts, frôlant parfois la folie de Daffy. Heureusement (pour la planète) que Porky tombe amoureux d’elle et réciproquement, car leur étroite association provoquera des étincelles d’intelligence permettant de trouver la solution.
La solution à quel problème ? Là, on part dans un délire très « Looney tunes » souvent bien plus déjanté que les Disney soit dit en passant, puisque finalement un danger visible peut en cacher un autre bien plus mortel : l’invention d’un chewing-gum rose qui créé chez l’humain une addiction proche de l’extase et une soumission à son inventeur, un extraterrestre, l’Alien, arrivé depuis peu sur terre pour… la sauver et ainsi préserver sa réserve de Bubble tea. Car la terre est menacée par une météorite qui arrive à vive allure.
À eux trois, rivalisant d’ingéniosité, mais commettant également de nombreuses gaffes, Porky, Daffy et Petunia se lancent à la rescousse de l’humanité et c’est leur amitié qui aura raison de tous les dangers après de multiples aventures totalement invraisemblables et menées tambour battant sans temps mort.
La réalisation tente autant que faire se peut de retrouver le charme d’antan, celui des courts métrages délirants de la WB, comme celui des films d’aventures des années cinquante, tout en donnant au jeune spectateur d’aujourd’hui quelques clés modernes mettant en scène le rôle des réseaux sociaux, des influenceurs notamment. Il n’était pas évident de tenter l’aventure du long métrage pour ces histoires qu’on apprécie généralement par leur brièveté percutante mais la durée d’une heure et demie convient bien à cette histoire rocambolesque qui use de tours et de détours avec quelques « twist » amusants.
Les acteurs qui doublent nos héros – Emmanuel Garijo, Michel Mella, Caroline Combes et Daniel Lafourcade- adoptent parfaitement le style du cartoon. Peter Browngardt réalise son premier long métrage et a travaillé pour la conception artistique avec Kirwan, présent dans l’industrie de l’animation depuis une vingtaine d’années.
Un film d’animation de Peter Browngardt
Durée : 1h30 – Format : Scope – Son : Numérique 5.1
Distribution : Le Pacte
Sortie le 12 février
Visuel : © Site (dossier de presse) et images Warner Bros