Sélectionné par le Festival du film francophone d’Angoulême, Le gang des Amazones a été projeté en présence de l’équipe du film qui nous a fait la surprise d’être accompagnée par de vraies « amazones ». Spectacle et émotion.
Inspiré d’une histoire vraie, le film revient sur une épopée criminelle hors norme. Vaucluse, début des années 90 ; cinq jeunes femmes, amies d’enfance, s’attaquent à des banques. En moins de deux ans, elles réalisent 7 braquages dans la région d’Avignon, grimées et sans une goutte de sang sur les mains. Leurs mobiles ? Nourrir leurs enfants, rembourser leurs dettes, tenter de survivre dans une société qui les ignore. « On va aller chercher l’argent là où il est ». Très vite, les médias les surnomment Le gang des Amazones et les policiers s’arrachent les cheveux.
Le Gang des Amazones est un polar social où le spectaculaire se met au service du réel. Mélissa Drigeard (Tout nous sourit, 2020), a réussi à recréer une sororité qui transcende la précarité et les codes sociaux d’une époque. Incarnées par une distribution puissante : Izïa Higelin, Lyna Khoudri, Laura Felpin, Mallory Wanecque et Kenza Fortas, le film épouse cette colère et déploie une esthétique naturaliste, quasi documentaire. Ce qui donne au film un rendu à la fois fictionné et à la fois très authentique. 30 ans après leur procès, ce thriller dramatique donne un visage à ces femmes que la justice avait su entendre.
Bien que les ressorts de la compréhension s’activent immédiatement, la réalisation déconstruit tous les tableaux de la marginalité sans parti pris ni manichéisme. À travers l’ancrage social, et les injonctions d’une époque, le scénario parvient à mêler tension, émotion et lucidité, en nous entraînant dans une palette de sentiments. Mais il raconte surtout une sororité en cavale de la dynamique de groupe à l’isolement. Car derrière les armes, il y a des femmes, et derrière le fait divers, un diagnostic sur la France des oubliées.
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Sortie prévue le 12 novembre 2025.