L’actrice belge Emilie Dequenne révélée dans «Rosetta » est décédée
par Blanche Aloncle17.03.2025
Après une « lutte acharnée » contre un cancer rare, l’actrice belge Emilie Dequenne est décédée à l’âge de 43 ans. Elle avait annoncé en 2023 souffrir d’un corticosurrénalome, cancer qui touche la glande surrénale. C’est avec une vive émotion que le monde du cinéma apprend cette nouvelle. Elle avait marqué les esprits dans de nombreux rôles
Une révélation mémorable
Née le 29 août 1981, Émilie Dequenne grandit avec sa sœur et ses parents dans la petite ville de Hainaut en Belgique. Enfant, elle découvre le théâtre et le cinéma et prend des cours d’élocution puis de théâtre à l’Académie de musique et des arts de la parole de Baudour.
Sa carrière est lancée à 18 ans seulement, lorsqu’elle est choisie pour jouer dans le film des frères Dardenne Rosetta (1999). Le visage rougit par le froid et la rage, un blouson rouge et noir sur les épaules, elle y interprète une jeune femme luttant contre la vie précaire, cherchant, sans relâche un travail. Le long-métrage est un grand succès et obtient la Palme d’or à Cannes tandis qu’Emilie Dequenne, incarnant une figure de l’exclusion sociale, reçoit le prix d’interprétation féminine à Cannes.
Une carrière riche et une filmographie récompensée
Émilie Dequenne connaît par la suite une carrière riche, jouant dans près de 50 films et séries télévisées. Incarnant des rôles féminins complexes et bien souvent assez tourmentés, elle a su montrer ses talents de comédienne, notamment dans le cinéma social.
Elle incarne, tantôt une mythomane simulant une agression antisémite, aux côtés de Catherine Deneuve dans La fille du RER (2009), tantôt une mère tuant ses quatre enfants dans A perdre la raison (2012) pour lequel elle gagne notamment le Prix d’interprétation féminine à Cannes dans la catégorie Un certain regard. Ou encore, elle interprète des rôles plus légers dans Pas son genre (2014) par exemple, romance entre un professeur de philosophie et une coiffeuse. Souvent récompensée pour ses rôles, elle reçoit aussi, pour le film d’Emmanuel Mouret, Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait (2020), le César de la meilleure actrice dans un second rôle.
Un hommage unanime
Ces dernières années, ses apparitions sont marquées par le témoignage de son combat contre sa maladie qu’elle désigne comme une «lutte acharnée… qu’on ne choisit pas». Après sa rémission, elle apparait en mai 2024, lors du festival de Cannes pour fêter les 25 ans du film Rosetta. Toutes ces apparitions, marquent le souvenir d’une actrice talentueuse au courage bouleversant.
A l’annonce de son décès, de nombreuses figures du cinéma francophone ont réagi, lui rendant hommage. Les frères Dardenne qui l’avaient révélée au début de sa carrière témoignent : «Emilie, c’était la joie de vivre, l’enthousiasme» (Jean-Pierre Dardenne sur RTL), «C’est terrible, c’est dégueulasse la vie parfois […] C’est vraiment trop jeune. Elle avait encore tellement de choses à faire» (Luc Dardenne sur franceinfo). L’actrice Leïla Bekhti réagit aussi, signifiant son admiration pour l’actrice belge : «une grande dame, grande âme, grande actrice, une reine».
Visuels : ©wikimedia
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