Le 26 novembre 2025 sortira au cinéma La Voix de Hind Rajab, septième long métrage de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania, 48 ans et passée par La Fémis. Le film s’appuie sur l’appel téléphonique au Croissant-Rouge palestinien d’une Gazaouie de cinq ans, qui supplie qu’on vienne la sauver alors que des combats font rage autour d’elle. Une œuvre ancrée dans la réalité et bouleversante.
En janvier 2024, des enregistrements de la conversation téléphonique entre Hind Rajab, coincée dans une voiture, et le Croissant-Rouge palestinien inondent les réseaux sociaux. À leur écoute, Kaouther Ben Hania décide de porter ce drame à l’écran. Elle mêle la réalité de l’audio avec des images de fiction dans un huis clos au centre d’écoute.
De nombreuses idées de mise en scène nous plongent dans un grand réalisme : des plans incluent de vrais enregistrements vidéo à la scène tournée. Certains passages montrent les comédiens écoutant l’enregistrement téléphonique, comme un making-of dans le film qui révèle l’intensité sur le plateau.
Le film nous entraîne dans une opération de sauvetage haletante, complexifiée par les procédures administratives. La situation se tend et les personnages, pourtant formés, s’opposent. Ce qui pourrait être un thriller est rendu dramatique par les mots de Hind Rajab, répétés comme une litanie : “Je vais bientôt mourir”. Un espoir est maintenu au long de la narration. L’utilisation d’enregistrements réels contribue à cette immersion tragique.
Des stars comme Brad Pitt ou Joaquin Phoenix deviennent producteurs délégués et contribuent à la visibilité du film. Il obtient le Grand Prix du jury à la Mostra de Venise et remporte également deux prix au festival Cinemed Montpellier, dont le prix du public. Très touchant et superbement réalisé, c’est un film marquant.
Visuel : © Jour2fête