Ce samedi 17 mai, l’Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (ACID) dévoilait La vie après Siham sur la Croisette. Un film documentaire touchant signé Namir Abdel Messeeh.
Il frappe là où ça fait mal. Dans son nouveau long-métrage, le réalisateur franco-égyptien met en scène le deuil de sa maman, Siham. Après son décès, Namir Abdel Messeeh s’attaque au puzzle qu’est l’histoire de sa famille, entre les deux pays qui ont bercé son enfance. De quoi lui valoir une sélection à l’ACID.
Si vous avez été touché en lisant Le livre de ma mère d’Albert Cohen, préparez-vous à une nouvelle vague d’émotion sur la même thématique.
Tout commence en 2015, lorsque Siham s’éteint à l’âge de 71 ans. Son fils, armé de sa caméra, décide alors d’enquêter sur le passé de ses parents en se rendant en Égypte. Qui était Siham ? Pourquoi s’est-elle installée en France ? Comment a-t-elle fini avec son père ?
Face à ces interrogations, le cinéaste ne se retient pas d’aller questionner toute personne ayant un brin d’information qui lui permettrait de retracer l’histoire de sa famille. Entre opposition politique, emprisonnement et exil, Namir Abdel Messeeh redécouvre ses parents sous un tout nouvel angle, qu’il était loin de pouvoir s’imaginer… Celle qu’il pensait être une simple épouse et mère de famille se révèle comme une femme intrépide face aux drames romantiques qui ont secoué sa vie bien rangée. Pour l’illustrer, Namir Abdel Messeeh propose une réalisation portée par des images d’archives du cinéma de Youssef Chahine (Le Destin, Le Sixième jour…).
Et si le sujet s’annonçait lourd, le réalisateur parvient à une certaine légèreté en truffant son film de pointes d’humour. Très bienvenues chez le public qui avait sorti ses mouchoirs.
Entre douleur et délicatesse, Namir Abdel Messeeh illustre parfaitement la manière dont le septième art est un refuge pour nos états d’âmes parfois refoulés.
Avec son film, il fait vivre celle qui ne tournera plus jamais pour sa caméra. Accompagné en majorité par son père tout le long du projet, Namir Abdel Messeeh réunit ses deux parents une dernière fois à l’écran pour faire immuablement durer leur amour. Le cinéaste inclut des prises d’anciens documentaires qu’il a réalisés aux côtés de sa mère et de ses propres enfants. Bien que le fils ne soit pas toujours ravi d’avoir une caméra pointée sur lui : « Papa, tu fais chier à tout filmer tout le temps ! ». Peut-être son père le fera-t-il moins chier une fois qu’il l’aura emmené à Cannes avec lui.
© Météore Films