En pleine ascension fulgurante, depuis Chien de la casse de Jean-Baptiste Durand justement primé à Cannes en 2023, Raphaël Quenard met en scène une mégalomanie aussi brute que la notoriété délirante qui l’a propulsé dans la sphère Cinéma.
Lancé dans une course effrénée vers le succès, un comédien biscornu abandonne ses plus fidèles alliés. Seul face à lui-même, une vision troublante le percute. Direction le Pérou pour une aventure spirituelle.
On ne comprend pas ce qui a poussé Raphaël Quenard à se mobiliser pour ce qui semble être un long canular. Est-ce la volonté de désacraliser le cinéma à la serpe qui aurait motivé cette parenthèse ? Parce qu’il a fallu quand même un peu de temps, au moins celui du voyage au Pérou, pour aboutir à cette construction paresseuse qui brille par son absence totale de point de vue.
Centré sur son nombril, ou plutôt sur son «trou du cult», le hit boy nous inflige une compilation de vidéo YouTube où deux nouveaux potes forcent le trait sur le vide et la vulgarité. À moins que ce ne soit sur la vulgarité et le vide. Peut-être une parabole de la célébrité violente et invasive du star-système français ?
On a le sentiment qu’à contre champ de la gloire qui l’auréole pour l’instant, le comédien qui prouve toutefois son talent d’acteur dans ce « documenteur » comme il le nomme, a tout fait pour dégueulasser son image. Et il a choisi pour cela un animal totem hautement symbolique, en majesté déifiante.
Tentative de philosophie, exercice de théâtre, ou egotrip abscond ? Plus simplement, c’est sûrement le jeu de points à relier pour faire apparaître un animal comme quand on était enfant. Dans ce dernier cas, c’est bien vu, car en reliant vidéo-pérou-chaman, Raphaël Quenard a dessiné un condor. Et le pire, c’est qu’il a chié sur les marches de Cannes.