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Festival du film israélien à Paris : les courts-métrages poignants, tendres et drôles

par Hannah Starman
24.03.2024

Du 18 au 26 mars 2024, Majestic Passy accueille le Festival du cinéma israélien à Paris. La programmation de cette 24ème édition réunit vingt-sept films, dont dix courts-métrages, d’une grande qualité qui reflètent autant la variété que la vitalité de la production cinématographique israélienne. Les court-métrages sont projetés avant chaque long-métrage, ce qui permet à un public plus large de voir ces petits bijoux. Choix judicieux de la part des organisateurs !

La main de Katya : un vertige signé Shoval

 

 

La main de Katya, réalisé par l’étoile montante du cinéma israélien Tom Shoval est un court impeccablement construit. Shoval exploite la photographie (perspective, focus et lumière) et le jeu fin de ses interprètes – notamment Antastasia Fein (Katya) et Daniel Hash (Alex) – pour donner de la poigne à son récit. Katya est mère célibataire, émigrée ukrainienne et opératrice de grue.  Appelée à remplacer un collège, elle confie son bébé malade à son grand frère de onze ans, Alex, ans et grimpe dans la cabine de la grue qui vacille dangereusement. Mettant en parallèle l’angoisse croissante d’Alex avec le bébé qui pleure et celle de la mère face à un ciel qui noircit, son fils qui l’appelle sur son portable et un bloc de béton dont les câbles se sont emmêlés à cause du vent, Shoval crée une formidable tension, accentué par des prises de vue saisissantes.

 

Pomme de discorde : une coexistence difficile

 

 

La Pomme de discorde est un court-métrage de Shaoul Benchimol, réalisateur français présent dans la salle pour saluer le public et le remercier de son soutien. L’histoire de ce film de huit minutes est simple et charmante : deux voisins du palier se détestent. Israël Bingen est un policier Israélien pure souche et Albert un immigré français vêtu de marcel blanc et exhibant sa prodigieuse pilosité. Ne sachant pas lire l’hébreu, Albert demande à son voisin de lui lire la lettre de l’école de sa fille Barbara. Débordant de schadenfreunde, le policier lui annonce que Barbara avait été exclue de l’école pour comportement inadapté avec un autre élève, pour apprendre peu après que le garçon en question était son propre fils, Tal. La prémisse de la Pomme de discorde est prégnante de dérision, mais sa réalisation confirme l’adage que « toute explication est un tue-l’humour. »

 

Yona Namer Ira : un délice administratif

 

 

Un jeune couple réalise qu’ayant accouché à la maison, ils n’ont pas pensé à enregistrer la naissance de leur fils. C’est le dernier jour pour le faire et pour ne rien gâcher, ils ne sont pas d’accord sur le prénom à lui donner. Ils se précipitent au Ministère de l’intérieur où ils sont confrontés à un défile de fonctionnaires, l’un plus grossier et tordu que l’autre, jusqu’à l’issue heureuse, négociée cocassement entre les parents et les bureaucrates. La réalisation de Rotem Kapelinsky est légère, joyeuse et exquisément drôle.

 

Like a man : une virilité torturée

 

 

Ronen emmène son fils Aviv faire une randonnée, entre garçons. Le père apprend à son fils comment tirer avec un pistolet, construire un raft, bref, être un homme. Quand un groupe de trois arabes s’installe pour pique-niquer au bord du lac où ils se trouvent, Ronen est saisi de peur et devient agressif. La figure de masculinité idéale qu’il cherchait à présenter à son fils s’effondre sous ses yeux, mais Aviv gère la déconfiture de son père comme un adulte. Le portrait de la masculinité israélienne contemporaine au travers ce couple père-fils est un peu sommaire, mais néanmoins poignante.

 

Mira : une lettre d’amour à Mira Perlov

 

 

Mira est un portrait intime de Mira Perlov, veuve du légendaire documentariste israélien, David Perlov. Sa petite fille, Alma, pose un regard tendre et aimant sur cette « femme brillante et cultivée », qui avait vécu dans l’ombre de son mari célèbre. Alma Ben Zeev reconstruit la vie et campe la personnalité de sa grand-mère à travers des images d’archives cinématographiques, notamment Diary de David Perlov, mais aussi de David Perlov’s Diary, réalisé par Asher Tlalim, des archives personnelles, des extraits de conversations téléphoniques (qui reflètent une profonde complicité) et des images filmées de Mira Perlov à des âges différents. Un émouvant hommage à une femme remarquable.

 

Girl No. 60427 : un chef d’œuvre saisissant

 

 

Dans un tiroir caché de la commode chez ses grands-parents, Reut trouve un cahier dans lequel sa grand-mère raconte le sort de sa famille pendant la Shoah. Le récit de la souffrance et de la mort dans les camps marquent profondément l’imagination de la jeune fille, représentée par une animation minimaliste et éloquente, habilement intégrée dans la texture du film. La remarquable Tehilla Lifshitz, qui joue Reut dans le film, est la nièce de la réalisatrice.

 

Girl No. 60427 est un vrai projet familial, réalisé par Shulamit Lifshitz et son beau-frère et animateur Oriel Berkovits. L’histoire est basée sur le journal de la grand-mère de Lifshitz, Shifra Balitzki, que la réalisatrice a découvert pendant la shiva (la période de deuil de sept jours) de sa grand-mère en 1998. Comme son héroïne, elle avait onze ans à l’époque. Dédié à la « troisième génération des survivants de la Shoah, » Girl No. 60427 est le premier film israélien récompensé par le prix BAFTA du court-métrage en 2002. « Nous ne parlions jamais à grand-mère de son passé […] elle n’avait jamais parlé à personne. J’ai décidé que je voulais raconter l’histoire comme j’aurais aimé qu’elle se déroule, » expliquera la réalisatrice à la remise des prix.

 

Visuels : scènes des films cités, avec l’aimable autorisation su service de relations publiques.

Girl No. 60427, affiche, ©Maaleh Film School