Le dernier blockbuster de Joseph Kosinski (Top Gun, Twisters) prend la pole position des sorties de ce dernier mercredi de juin. Malgré une intrigue faiblarde, le film spectaculaire fait un démarrage dans le top 5 des sorties de la semaine.
Casque vissé, combinaison remontée, Sony Hayse interprété par Brad Pitt prend le relais de sa BMW sur le mythique circuit de Daytona. Dans cette performance de 24 heures, son équipe est en 7ᵉ position, mais lui est focus sur la P1. Ruben Cervantes, le boss joué par Xavier Bardem, mise le salut de son écurie en faillite sur le retour de cet outsider énigmatique, solitaire et désabusé qui semble hésiter durant tout le film entre quitter le circuit et faire son come back.
Plongée dans l’univers des courses automobiles, on se fond dans le baquet et on regarde par la visière de quelques génies du volant. La fièvre gagne le spectateur grâce au parti pris du réalisateur de célébrer cette passion qu’il nous transmet. Il a convoqué tous les codes de la F1 dans un style presque documentaire pour les rendre le plus réaliste possible. La grille et ses feux vibrant avant le top départ, les arrêts au stand avec la tension électrique et les bolides qui survolent l’asphalte, réussissent à exalter le frisson devant tant de virtuosité.
Le film est impressionnant du point de vue de l’expérience immersive dans cet écosystème grisant. Il donne l’occasion de côtoyer les circuits mythiques comme Monza aux USA, ou Abu Dhabi, et de comprendre toute l’horlogerie prodigieuse d’une écurie. Chaque dixième de seconde est un exploit qui abrite de savants calculs, de stratégies et d’enjeux financiers. Mais ce que portent les technologies hyper pointues des Mc Larren, Ferrari ou encore Aston Martin, c’est d’abord la prouesse humaine mêlée de superstition en quête du miracle.
Pendant 2 heures et 20 minutes — soit approximativement la durée d’un Grand Prix — on s’approche du mythe d’Icare, que revit inlassablement Sony Hayse, captif de son frêle engin autant que de sa liberté. À travers un scénario cousu de fil blanc, opposant l’éternel outsider sur le retour à un jeune « talent » à l’égotrip puéril incarné avec sensibilité par Damson Idris, les scénaristes ont réussi à transcrire à travers le charisme de Brad Pitt cette mesure d’éternité après laquelle courent les passionnés de F1. Ce moment suspendu où patrons d’écurie, pilotes, ingénieurs, staffs et spectateurs du monde entier retiennent leur souffle devant un chrono qui défie le temps.
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