Un film américain imprégné de jeunesse, de voyage et d’envie d’essai, qui peut au final toucher et accrocher par moments. Et pas lorsque les effets sont les plus nombreux.
Un jeune homme désirant filmer part pour un road trip, avec deux amies. A l’écran, ce parcours va être nimbé de longues nappes musicales, sans dialogues, et souvent, de plans tournoyants sous des lumières un peu oniriques.
Très imprégné d’influences, vraiment très musical, Zucchini apparaît comme un long-métrage au contenu ténu, avançant comme pas-à-pas, peut-être en quête d’inattendu. Heureusement, il a la bonne idée de laisser ses séquences bien durer. Si dans certains cas, leur côté étiré semble finalement un peu vain, ce n’est pas le cas à d’autres endroits.
Ainsi lors d’une des haltes en cours de route, un monument curieux est visité : alors, ce n’est pas sa forme qui captive mais le temps pris pour se balader autour de lui, et pour jouer avec ses différentes aires. Bien que l’influence forte de certains célèbres réalisateurs américains se sente à cet instant, on en vient tout de même à se questionner, avec curiosité, quant à où cette séquence va aboutir.
S’en remettant certaines fois trop à la durée, laissant se diffuser des chansons – excellentes, au demeurant – en entier, par exemple, le film manque alors trop de tenue pour générer de la vraie rêverie : malgré le temps pris, le décalage et l’extase attendus n’adviennent pas totalement. Il n’en reste pas moins qu’il sait ménager ses effets et ne pas échouer dans la prétention et l’épate. A ce titre d’ailleurs, de l’émotion sait affleurer : notamment quand les images donnent à voir, après une plage musicale longue, une conversation simple et bien captée en voiture, entre les trois protagonistes, jeunes en recherche.
Les Entrevues, Festival des premiers, deuxièmes et troisièmes films, se tiennent à Belfort jusqu’au dimanche 23 novembre 2025, pour leur quarantième édition.
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Visuel : Zucchini © Miles Emanuel, Purple Lips, LLC